Le propriétaire des résidences Soleil, Eddy Savoie, était de retour devant le juge, hier matin, afin que soient déterminés les dommages qu'il a fait subir à la fille d'une ancienne résidante en la poursuivant abusivement pour diffamation. Les procédures ont été prolongées, car M. Savoie a d'emblée déposé une requête contestant le droit du juge de lui imposer des dommages.

En fin d'après-midi, le juge Gary D. D. Morrison de la Cour supérieure a rejeté cette requête. Les partis devront donc être de retour devant le juge après Noël pour régler le cas de Pierrette Thériault-Martel, qui réclame environ 250 000$ en dommages moraux et punitifs à M. Savoie. L'ampleur des dommages devra entre autres être fixée en fonction de la valeur du patrimoine de M. Savoie, une information que l'homme d'affaires a refusé, hier, de dévoiler.

Poursuite-bâillon

En septembre, le juge Morrison a rendu un jugement selon lequel la poursuite en diffamation de 400 000$ intentée par M. Savoie contre Mme Thériault-Martel était en fait une poursuite-bâillon.

À l'époque où sa mère habitait au Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Saint-Lambert-sur-le-Golf, en 2011, Mme Thériault-Martel avait sévèrement critiqué la qualité des soins dispensés par l'établissement, le premier construit en partenariat public-privé au Québec.

Dans son jugement rendu en septembre, le juge Morrison avait estimé que la poursuite de M. Savoie visait «à détourner les fins de la justice en limitant la liberté d'expression». En novembre, la Cour d'appel a rejeté la demande d'appel de M. Savoie.

Présente à l'audience hier matin, Mme Thériault-Martel a avoué être fatiguée par ces procédures. 

«Je ne peux pas croire qu'un être humain qui a du coeur fasse ça [...] Je ne vais pas lâcher. Je ne veux pas que quelqu'un ait à subir ce que j'ai vécu», a-t-elle déclaré. M. Savoie a préféré ne pas commenter.