Pamela Porter a été remise en liberté en fin de matinée vendredi. Elle n'aura donc pas à attendre son procès derrière les barreaux, mais elle sera soumise à une série de conditions strictes.

La femme de l'ancien patron du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Arthur Porter, fait face à des accusations de complot pour avoir recyclé, puis utilisé des produits de la criminalité, en lien avec les activités de son mari. 

Pamela Porter devra respecter les conditions imposées par la juge de la Cour supérieure Johanne St-Gelais, notamment s'abstenir de tout contact avec les coaccusés du dossier de la construction du CUSM, dont plusieurs sont liés au mégahôpital et à la firme de construction et de génie SNC-Lavalin. Ses contacts avec son mari ne pourront se faire qu'en la présence d'avocats, et la femme de 53 ans devra se rapporter à la police deux fois par semaine. L'accusée a également dû remettre ses passeports, et elle devra demeurer au Québec jusqu'à son prochain passage devant la justice. Elle sera officiellement libérée après le dépôt d'une somme de 250 000 $.

La Cour du Québec avait auparavant donné raison à la Couronne, qui souhaitait que Pamela Porter demeure détenue par crainte qu'elle ne prenne la fuite. Or, de nouveaux éléments de preuve, frappés d'une ordonnance de non-publication, ont permis à la juge St-Gelais d'autoriser sa libération. L'accusée doit se présenter en cour le 16 septembre pour l'enquête préliminaire.

«Nous prenons note de la décision, nous avons un certain délai légal pour analyser le tout et nous verrons si des procédures ultérieures seront prises», a déclaré le procureur de la Couronne Claude Dussault à sa sortie de la salle de cour.

Dans sa décision, la juge St-Gelais a insisté sur l'importance de la présomption d'innocence, peu importe la gravité des accusations.

Pamela Porter était détenue depuis son extradition au Canada, à la mi-juin. Son mari Arthur Porter a été épinglé au Panama le 27 mai, et il y est toujours incarcéré. Le célèbre médecin, accusé d'avoir accepté des millions de dollars en pots-de-vin pour favoriser SNC-Lavalin dans la course au contrat de construction du CUSM, était sous le coup d'un mandat d'arrestation depuis le mois de février pour fraude, complot, abus de confiance, commissions secrètes et blanchiment d'argent. On reproche au couple d'avoir orchestré une fraude de 22,5 millions de dollars.