Chiheb Esseghaier, ce Sherbrookois d'adoption accusé d'avoir comploté pour préparer un attentat contre un train de Via Rail, a assuré dans une entrevue que même s'il avait été arrêté, «quatre ou cinq» individus comme lui «apparaîtront demain parmi le 1,5 million de musulmans qui vivent au Canada».

Dans sa première entrevue depuis son arrestation en avril, accordée au Toronto Star, le Tunisien d'origine n'a pas plaidé son innocence une seule fois.

Au contraire. Essaghaier a avancé que le Coran permettait aux hommes d'assassiner leurs congénères dans certains cas. «Si tu as le droit de tuer, tu tues», a-t-il affirmé.

Il a même mis de l'avant un possible motif pour les crimes qui lui sont reprochés, critiquant vivement la «colonisation» canadienne de l'Afghanistan.

«J'ai été arrêté à cause d'un plan pour attaquer le Canada. Mais les soldats canadiens en Afghanistan, pourquoi ne sont-ils pas arrêtés. Ce n'est pas qu'un présumé plan, il y a des gens qui sont tués pour vrai, a expliqué Chiheb Essaghaier, ajoutant qu'il se sentait lié aux Afghans. Ils prient cinq fois par jour, comme moi. Ils jeûnent le même mois. Ils prient le même Dieu de l'univers, celui qui nous a créés.»

L'homme de 30 ans est accusé de complot pour meurtre, participation aux activités d'un groupe terroriste (deux chefs), incitation à participer à des activités terroristes et complot afin de nuire à un transport public.

Il a étudié à l'Université de Sherbrooke ainsi que l'Institut national de recherche scientifique (INRS) de Varennes. Il a aussi fréquenté une mosquée de Côte-des-Neiges, à Montréal.

La cause de l'homme a été reportée à deux reprises parce qu'il n'a pas réussi à trouver un avocat qui le défendrait sur la base du Coran, plutôt qu'en vertu du droit canadien.

Il est présentement détenu à Toronto.