Un troisième commerce en quelques semaines, situé sur le même coin de rue, a été visé par des incendiaires la nuit dernière dans l'arrondissement Montréal-Nord.

Les garages de l'entreprise Ricci lave-mobile, qui se spécialise dans le nettoyage industriel à haute-pression, ont été visés par deux cocktails Molotov au cours de la nuit.

Le bâtiment, sis à l'angle du boulevard Industriel et de l'avenue Armand-Lavergne, est construit en blocs de béton et ses portes en acier. Le feu n'a donc jamais pris. Les seules traces du méfait visibles ce lundi matin étaient deux petits ronds noirs sur une porte, ainsi que les éclats de bouteilles de bière Labatt Bleue de format 1,18 litre transformées en engins incendiaires.

Ce sont les employés du commerce qui ont découvert le tout en se rendant au boulot.

«On n'a jamais été menacé, on ne sait pas trop pourquoi on a été visés. Il y a beaucoup de gangs de rue dans le coin. Chose certaine, il va y avoir plein de caméras de surveillance qui vont être installées ici cette semaine», a raconté un employé de Ricci.

Selon une source, cet acte semble être un avertissement ou une menace. Car, si les vandales avaient voulu faire mal à l'entreprise, ils auraient pu viser un camion stationné à l'extérieur et causer de vrais dommages.

Les deux commerces voisins de Ricci lave-mobile ont aussi été récemment visés par des incendiaires. Il s'agit d'un fabricant de meubles, Veneziano, et du garage Pneu Montréal-Nord. Ces deux derniers commerces sont situés dans un même grand bâtiment en forme de L qui entoure Ricci, et ont ainsi pignon sur rue de part et d'autre de celui-ci. Sur Armand-Lavergne pour le premier, sur Industriel pour le second.

Les propriétaires des immeubles et des commerces ne semblent a priori pas avoir de lien entre eux et ne pas être connus des policiers.

Roberto Ricci est propriétaire de l'immeuble abritant la compagnie qui porte son nom.

Veneziano appartient à une famille italienne et Pneu Montréal-Nord, à un homme d'origine arabe. Tous deux sont locataires de l'immeuble où ils tiennent boutique et le propriétaire, d'origine italienne, est un homme qui ne semble pas connu des policiers.

Aucun de ces trois incendies n'a causé de très lourds dommages à ses victimes et les enquêteurs de la section des incendies criminels du SPVM tentent de comprendre pourquoi tous ces gens, sur un même coin de rue, ont été visés en peu de temps.

Selon notre source, il arrive que des vagues d'incendies surviennent ainsi dans certains secteurs, précédant des offres de protection en échange de rétribution de la part de gens du milieu criminel.