Si elle mène sa grossesse à terme, Sonia Blanchette, accusée d'avoir tué ses trois enfants, ne pourra vraisemblablement pas élever son nouveau-né en prison.

Des sources ont confirmé à La Presse mercredi que Sonia Blanchette était enceinte de son quatrième enfant lorsqu'elle a été admise à l'hôpital, le jour du drame.

Mme Blanchette, 33 ans, a été accusée la semaine dernière des meurtres prémédités de ses trois enfants, Lorélie, 5 ans, Loïc, 4 ans, et Anaïs, 2 ans. Elle les aurait tués chez elle, le 2 décembre, pendant un droit d'accès. Selon nos sources, sa mère, qui devait superviser les visites, se serait absentée pendant au moins quatre heures et non pendant 20 minutes comme cela a d'abord été véhiculé dans les médias.

Le père des victimes, Patrick Désautels, a confirmé par l'entremise de sa porte-parole qu'il était «impossible» qu'elle soit enceinte de lui. Le couple était séparé depuis l'automne 2009.

M. Désautels s'est dit «très surpris» que son ex-conjointe soit enceinte, puisqu'elle aurait subi une opération en octobre 2011 pour ne plus le devenir.

En attendant son procès, Sonia Blanchette sera incarcérée dans un établissement provincial.

Les détenues enceintes ont droit à un suivi de grossesse, indique Clément Falardeau, responsable des relations avec les médias au ministère de la Sécurité publique.

«Si le médecin traitant le prescrit, elle peut avoir un suivi externe par un gynécologue», explique-t-il. Lors de l'accouchement, les détenues bénéficient d'une permission de sortir pendant leur séjour à l'hôpital. Elles sont escortées si nécessaire.

Dans un établissement provincial, les enfants ne peuvent vivre avec leur mère. Ils sont confiés à un membre de la famille ou, dans certains cas, à la Direction de la protection de la jeunesse.

Si Sonia Blanchette est reconnue coupable de meurtre, elle sera vraisemblablement transférée à l'établissement pour femmes de Joliette. Dans un pénitencier fédéral, les enfants en bas âge peuvent cohabiter avec leur mère à temps partiel ou à temps plein grâce au programme mère-enfant. Toutefois, les conditions d'admissibilité sont si strictes qu'aucune détenue de Joliette n'en bénéficie actuellement. Les femmes condamnées pour un crime grave contre un enfant ne sont pas admissibles au programme, selon Serge Abergel, porte-parole de Service correctionnel Canada.