Sous le regard de son ex-conjoint, Sonia Blanchette a été accusée du meurtre prémédité de ses trois enfants, mercredi après-midi, au palais de justice de Drummondville. Sa comparution a été reportée à la semaine prochaine parce qu'elle a demandé une évaluation sur son aptitude à comparaître.

Vêtue d'un manteau bleu pâle, Sonia Blanchette est entrée tranquillement dans le box des accusés, les lunettes sur le nez, la tête baissée. La femme de 33 ans, dont les cheveux courts étaient en bataille, s'est assise sans regarder dans la salle d'audience. Elle avait l'air plus vieille que son âge.

Comme elle s'est présentée au palais de justice sans avocat, c'est une amie de la cour, Me Catherine-Valérie Levasseur, qui a pris la parole pour elle. La Couronne ne s'est pas opposée à sa demande de subir une évaluation sur son aptitude à comparaître. Le juge Gilles Lafrenière a déterminé que l'évaluation sera conduite par l'équipe du psychiatre Pierre Gagné, de la clinique médico-légale de l'Université de Sherbrooke.

Une fois la comparution terminée, Sonia Blanchette est restée assise, immobile. Les constables spéciaux qui l'escortaient lui ont dit quelque chose à voix basse. Elle s'est alors levée aussi lentement qu'elle s'était assise et a quitté la salle d'audience. Elle devrait rester détenue à l'hôpital d'ici son retour en cour, fixé au 14 décembre.

Même si Sonia Blanchette a demandé une évaluation psychiatrique, les trois chefs d'accusation de meurtre prémédité ont tout de même été officiellement déposés contre elle, a précisé la procureure de la couronne, Me Marie-Ève Patry.

Le père des enfants, Patrick Desautels, et le grand-père paternel, Germain Desautels, étaient assis à l'avant de la salle d'audience pendant la brève comparution, entourés de nombreux badauds. La famille ne s'est pas adressée aux médias.

«La mère m'est apparue démolie, démolie, démolie, a dit Jeannine Desrosiers, une connaissance du père de l'accusée. On ne vivait pas ce qu'elle vivait.»

Sonia Blanchette a été arrêtée vers 11h30 mercredi matin après avoir obtenu son congé de l'hôpital. La Couronne n'a pas confirmé l'information selon laquelle elle aurait tenté de mettre fin à ses jours en avalant des médicaments, le jour du drame.

Après avoir été interrogée quelques heures au poste de la SQ de Drummondville, Sonia Blanchette est arrivée au palais dans une voiture de police banalisée vers15h30. Elle a gardé la tête baissée, cachée sous le capuchon de son manteau bleu.

Lorélie, 5 ans, Loïc, 4 ans, et Anaïs, 2 ans, ont été trouvés morts par leur grand-mère maternelle peu après 16h, dimanche. Cette dernière devait superviser les droits d'accès de sa fille, qui pouvaient voir ses enfants une journée par deux semaines.

Selon nos sources, les enfants pourraient avoir été noyés dans le bain. Des autopsies ont été pratiquées en début de semaine.