L'audience en déontologie de cinq policiers du SPVM accusés de négligence dans le traitement d'une plainte portée par une femme qui a été assassinée quelques jours plus tard, en octobre 2010, a débuté par un huis clos, mercredi matin.

Le huis clos concerne le témoignage du premier témoin, Nancy Demers, détective à la section des crimes majeurs du SPVM. Mme Demers était là pour parler de certains détails de son enquête sur la mort de Maria Altagarcia Dorval. Cette dernière a été poignardée le 17 octobre 2010, six jours après avoir porté plainte contre son ex-conjoint, Edens Kenol. Celui-ci est accusé du meurtre et doit avoir son procès au début de 2013.

Me Christiane Mathieu, qui représente le commissaire à la déontologie policière, a fait valoir que le huis clos était nécessaire pour protéger l'équité du futur procès, appelé à se dérouler devant jury. La présidente du Comité, Me Michèle Cohen, a proposé une ordonnance de non-publication, mais Me Mathieu tenait au huis clos. Les trois avocats qui représentent les cinq policiers visés étaient de l'avis de la commissaire, et Me Cohen a finalement accepté. L'audience doit durer 13 jours et s'échelonner jusqu'en décembre. Les autres témoignages ne devraient pas être rendus à huis clos.

À Montréal-Nord

Rappelons que Mme Dorval a été poignardée à mort dans son logement, à Montréal-Nord. Les policiers qui se retrouvent aujourd'hui devant le comité ont quelque chose à voir avec le traitement de la plainte. Au terme de son enquête, le commissaire à la déontologie a conclu qu'ils s'étaient montrés  insouciants ou négligents à l'égard de la sécurité Mme Dorval et de ses enfants. Les agents Danny Chicoine et Éric Sabourin sont cités pour avoir mené une enquête incomplète sur la menace posée par M. Kenol. L'agente Estelle Motta aurait pour sa part omis de vérifier le sérieux de la menace. Le commissaire reproche enfin à la sergente-détective Geneviève Leclerc d'avoir négligé d'enquêter à la réception du dossier et au lieutenant Marcel Thifault d'avoir négligé de vérifier ou de faire vérifier le sérieux de la menace avant de confier le dossier à un enquêteur.

Cette audience commence au lendemain de l'annonce par le SPVM d'un plan quinquennal pour améliorer ses stratégies d'intervention en matière de violence conjugale. Le Service de police vise notamment à mieux adapter ses pratiques aux réalités socio-culturelles.