Un édifice centenaire du Vieux-Montréal a été ravagé par des flammes extrêmement intenses, jeudi soir, forçant l'évacuation d'immeubles des environs.

Les services d'urgence ne déplorent aucun blessé dans l'incendie. Selon les informations disponibles jeudi soir, le futur immeuble à condos était en rénovations majeures et personne n'y habitait.

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Les bureaux de La Presse, voisins immédiats, ont été évacués, tout comme un autre bâtiment situé tout près du brasier. Une forte odeur de caoutchouc brûlé s'est rapidement répandue dans les rues environnantes, en plus d'une épaisse fumée blanche. Des volutes de fumée noire se sont aussi échappées des flammes.

Les pompiers ont sonné la quatrième alerte (sur une possibilité de cinq) vers 19h15, alors qu'environ 80 hommes étaient déployés. Une alerte générale était alors imminente, selon Mario Drolet, chef aux opérations du Service incendies.

Marco Fortier, journaliste au pupitre de La Presse, a été témoin du brusque progrès des flammes.

Lorsqu'il a quitté les locaux du quotidien, passant tout près de l'édifice en flammes, M. Fortier a vu «de la fumée et quelques petites flammes». «Et là, en regardant, de grosses flammes se sont propagées vraiment rapidement. Ça montait de 25 pieds», a-t-il relaté. «En une minute, c'est devenu un brasier épouvantable.»

Le brasier a «rapidement progressé» du sixième étage de l'édifice au toit, a confirmé M. Drolet.

«Le sixième [étage est touché] et il y a des retombées au niveau du premier, puisque les ascenseurs ont été enlevés pour les rénovations», a-t-il indiqué, ajoutant que la lutte contre un incendie dans le Vieux-Montréal présentait des difficultés particulières, notamment en raison de la hauteur et de la proximité des édifices entre eux.

Les pompiers ont été appelés sur place vers 18h05.

16 condos

«C'est un méchant barbecue!», s'est exclamé un agent du Service de police de la Ville de Montréal responsable du contrôle de la foule, au plus fort de l'incendie.

De nombreux camions de pompiers et des autopatrouilles ont été envoyés sur les lieux, alors que les curieux s'amassaient sur les trottoirs. Des équipes spécialisées en interventions à haute altitude sont intervenues sur place.

«C'est notre métier, et quand il faut l'exercer, on y va à fond», a fait valoir Mario Drolet, questionné par les journalistes sur les difficultés à lutter contre un tel incendie en hauteur. Tous les hommes qui ont pénétré à l'intérieur de l'édifice étaient protégés par un masque à oxygène. Les toits des bâtiments de La Presse ont accueilli des pompiers qui luttaient à distance contre les flammes avec leurs boyaux.

L'immeuble devait abriter les condos StructArt, du Groupe PLKJ. Le projet comprenait «16 condominiums allant de 653 pieds carrés à 2670 pieds carrés», selon le site internet de l'entreprise. «Le bâtiment au complet est équipé de gicleurs automatiques en cas d'incendie», a ajouté l'entreprise dans sa description de l'immeuble.

Deux immenses penthouses étaient prévus au sixième étage, complètement détruit par les flammes. L'un des deux avait déjà été vendu, toujours selon les informations disponibles sur le site internet.

Une ancienne salle de presse

Selon la fiche historique de la Ville de Montréal, ce bâtiment a été construit en 1889 et est essentiellement constitué de pierres.

À travers les années, il a abrité des locaux de La Presse (1891-1900), puis a vu naître le quotidien Le Devoir (1910-1914). Puis, «au cours des décennies suivantes, l'édifice héberge une clientèle nombreuse et diversifiée», indique le site internet de Montréal.

C'est un incendie datant de 1888 qui avait libéré le terrain en question, permettant la construction de l'édifice qui a brûlé jeudi.