Alors que la saison des partys de bureau approche, un constat persiste: les Québécois sont toujours aussi nombreux à prendre le volant après avoir consommé de l'alcool. Toutefois, ils ont davantage recours à des moyens pour ne pas conduire lorsqu'ils ont bu.

Selon un sondage récemment rendu public par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), 4 conducteurs sur 10 (41%) ont avoué avoir conduit un véhicule après avoir consommé de l'alcool au cours de la dernière année.

Ce résultat n'a pas changé depuis 10 ans malgré les campagnes de sensibilisation de la SAAQ.

Ainsi plus de 1 conducteur sur 10 (12%) admet avoir conduit après avoir bu au moins 2 consommations dans la dernière heure, ce qui les met à risque de dépasser la limite permise. Encore là, ce chiffre suit la tendance de la dernière décennie.

«La conduite avec facultés affaiblies est un comportement difficile à changer», lit-on dans le sondage de la firme Léger Marketing.

Peut-on en conclure que les campagnes publicitaires contre l'alcool au volant ne donnent rien? «Quand on s'adresse à un noyau dur, ce n'est pas uniquement les campagnes de publicité qui auront un effet dissuasif», répond Lyne Vézina, directrice des études et des stratégies en sécurité routière à la SAAQ.

Elle souligne que les nouvelles mesures législatives, dont le zéro alcool pour les conducteurs de 21 ans et moins, peuvent également avoir un impact. «Il faut aussi accentuer la visibilité des barrages routiers», estime-t-elle. Le sondage révèle que le tiers des conducteurs n'a jamais été intercepté dans un barrage policier ou ne connaît personne qui l'a été.

Par ailleurs, près de deux conducteurs sur trois (63%) affirment avoir trouvé un moyen pour ne pas conduire lorsqu'ils avaient bu, comme monter avec un ami ou prendre un taxi. «C'est davantage marqué maintenant que ce l'était au début des années 2000», se réjouit Lyne Vézina.

Dans la même veine, les gens seraient plus nombreux à intervenir pour éviter que leurs proches conduisent en état d'ébriété. Le quart des conducteurs qui ont conduit après avoir consommé de l'alcool (22%) ont admis avoir reçu un tel conseil dans la dernière année. La vaste majorité (88%) l'a suivi. «Ça fait partie des messages qu'on essaie d'inculquer», dit Mme Vézina.

Le sondage téléphonique a été mené du 6 au 13 juillet derniers auprès de 1150 conducteurs. Sa marge d'erreur est de 2,9 points, 19 fois sur 20.

Avec William Leclerc