Au moins huit individus apparemment liés au lucratif réseau de trafic de cocaïne démantelé jeudi dans le cadre de l'opération Loquace ont été arrêtés dans les 24 dernières heures, mais quatre des six hommes que l'on considère comme les chefs courent toujours. Mihale Leventis, 36 ans, Rabih Alkhalil, 25 ans, Frédéric Lavoie, 30 ans, et Thimoleon Psiharis, 29 ans, composeraient la garde rapprochée de celui qu'on croit être le grand patron, Shane Kenneth Maloney, membre du gang de l'Ouest.

Un cinquième individu d'importance, Steven Amgar, décrit comme le «facilitateur» qui payait directement les cartels mexicains fournisseurs de cocaïne, est également toujours recherché.

Depuis hier, certaines rumeurs qui circulent dans les rangs policiers veulent que les cinq suspects aient pu être mis au courant de l'opération et s'enfuir avant.

À la Sûreté du Québec, on rejette cette option, du moins pour le moment. «Rien ne nous indique pour l'instant qu'il y ait eu des fuites dans nos rangs. Quand on décide de frapper le 1er novembre, on ne se prépare pas le 31 octobre. Il se peut que ces gens-là aient été en déplacement pour leurs affaires. Aucune enquête interne n'a été lancée pour vérifier s'il y a eu des fuites», a assuré un policier.

Rappelons que les policiers ont constaté que le réseau, qui écoulait 75 kg de cocaïne par semaine, a atteint un chiffre d'affaires de 50 millions de dollars en six mois. «Les chefs avaient les moyens de se déplacer rapidement, partout au pays et ailleurs dans le monde», nous a indiqué une source jeudi. Par exemple, Shane Kenneth Maloney pouvait transiter par plusieurs pays en quelques jours pour gérer ses affaires.

Capturé dans sa tour

Mais Maloney n'a pas été aussi chanceux que ses lieutenants. Il a été pris dans son appartement-terrasse, au sommet d'un immeuble du chemin du Golf, à L'Île-des-Soeurs. Un seul ascenseur, actionné par une clé, permet d'y accéder. Apparemment, l'homme de 35 ans parlait souvent affaires avec des individus dans l'immeuble qu'il habite depuis plusieurs années. Ses interlocuteurs et lui se déplaçaient d'un étage à l'autre, mais semblaient affectionner particulièrement le stationnement souterrain, vraisemblablement pour fuir les micros de la police.

Au moment d'écrire ces lignes, 111 personnes avaient été arrêtés dans le cadre de l'opération Loquace, et 26 étaient toujours recherchées.