Marc Lefrançois, réputé très proche de Gilles Vaillancourt et patron de l'une des firmes où l'UPAC a perquisitionné avant-hier, a aussi été «rencontré» par les enquêteurs de l'escouade Marteau, a appris La Presse.

Ceux-ci n'ont donc pas fait qu'emporter des boîtes de documents. Selon nos sources, les enquêteurs de l'UPAC auraient questionné le président de la firme Poly-Excavation dans le cadre de la vaste enquête menée actuellement sur l'adjudication des contrats à Laval. Poly-Excavation, entreprise familiale, est l'une des firmes qui obtiennent le plus de contrats de la Ville pour la réfection des réseaux d'eau et d'égout. Elle est aussi très active dans les contrats adjugés sur invitation dans le cadre des projets «MOP» (maîtrise d'oeuvre privée).

L'actionnaire principal est Gestion Léo Lefrançois, du nom du fondateur, qui, de son vivant, était partenaire de Gilles Vaillancourt. Tous les deux étaient actionnaires de Parc domiciliaire Boisbriand. À la mort de Léo Lefrançois, en 1995, son fils Marc lui a succédé. Le maire Vaillancourt a cédé ses intérêts en 2001.

Ni Marc Lefrançois ni ses deux frères, vice-présidents de l'entreprise, n'étaient joignables, a indiqué la réceptionniste avant de raccrocher.

Surprise chemin des Cageux

Par ailleurs, on en sait plus sur l'opération menée il y a une semaine dans le luxueux immeuble du chemin des Cageux, à Laval. Les enquêteurs de l'UPAC avaient dans leur ligne de mire un local de rangement ainsi qu'un appartement qui occupe les deux derniers étages, propriété dans les registres de Ginette Vaillancourt, cousine du maire. Cet appartement était censé être le nouveau domicile de Gilles Vaillancourt.

Or, les policiers ont eu la surprise de constater que l'appartement était vide. Aucune trace du maire, de mobilier et encore moins de documents. En revanche, ils auraient eu plus de succès dans le local de rangement.

Les policiers avaient frappé au préalable à la porte d'un appartement voisin, occupé par Ginette Vaillancourt et son conjoint, alors que ceux-ci soupaient avec des amis, pour obtenir la clé de l'appartement du maire.

Gilles Corriveau, d'Enigma Communications, qui représente Ginette Vaillancourt, a expliqué à La Presse que le couple, «qui n'était pas visé par ce mandat de perquisition, était encore sous le choc et ne se souvient plus» du motif de la perquisition.

Il précise que «certaines rénovations venaient d'être terminées» dans l'appartement que l'UPAC a visité et que le maire, qui possède «un bail et des preuves de facturation», n'occupait pas encore les lieux.

Des sources avaient mentionné il y a quelques mois à La Presse que cet appartement a été livré nu, soit sans aucun aménagement intérieur.

M. Corriveau dit que Ginette Vaillancourt a saisi une «opportunité» pour acheter ce deuxième appartement en plus de celui qu'elle occupe.

Selon le rôle d'évaluation, ces appartements ont une superficie d'environ 350 m2 chacun. L'un est estimé à 971 500$, l'autre à 926 700$.

Anne-Frédérick Laurence, porte-parole de l'UPAC, n'a pas souhaité faire de commentaire.