Les funérailles du technicien de scène Denis Blanchette ont été célébrées sous haute surveillance policière, lundi, en présence d'une foule de personnalités politiques et artistiques, d'amis, de collègues et de simples résidants de son quartier.

Le père de famille de 48 ans est mort au travail, mardi dernier, pendant que Pauline Marois prononçait un discours après sa victoire aux élections provinciales.

Alors qu'il fumait une cigarette derrière le Métropolis, où se tenaient les festivités, il a vu arriver un homme lourdement armé. Selon la police, Richard Henry Bain a fait feu en direction du technicien, qui est mort presque sur le coup. La même balle a blessé un de ses collègues, Dave Courage.

Des funérailles nationales

Le suspect aurait ensuite mis en joue un policier qui venait vers lui, mais son arme se serait enrayée.

Denis Blanchette, selon des témoins et ses proches, est mort en tentant de freiner Bain dans son élan meurtrier. Cet acte héroïque lui vaut d'être le premier citoyen québécois honoré lors de funérailles nationales, tenues à la demande de Pauline Marois.

«On vit aujourd'hui une vague de sympathie qui traduit, je pense, le sentiment des Québécois à son égard et à l'égard de ce qui s'est passé. Ma pensée va à sa mère, à ses soeurs et à sa fille», a déclaré Mme Marois après la cérémonie.

Quelques instants plus tôt, un des amis du défunt lui avait rendu un vibrant hommage.

«Ça t'aurait pris une semaine dans 24 heures pour que tu arrives à accomplir ce que tu voulais faire pour les autres [...]. Je ne te dirai jamais adieu. Je vais te dire au revoir, mon frère. Je t'aime», a dit Denis Bourgault, d'une voix étreinte par l'émotion.

Haute surveillance

La cérémonie s'est déroulée sous haute sécurité. Les policiers de la Sûreté du Québec ont d'abord inspecté les environs de l'église Saint-Donat, dans le secteur Mercier. Avec des miroirs, ils ont examiné le dessous des voitures et ont examiné les lieux avec des chiens renifleurs.

Les agents de la police de Montréal, quant à eux, contrôlaient rigoureusement les accès au quadrilatère.

De nombreux députés péquistes, notamment Jean-François Lisée, Pierre Duchesne et Léo Bureau-Blouin, ont précédé leur chef, Pauline Marois, qui est entrée dans l'église avec son mari, l'air solennel, sous les applaudissements des quelque 200 curieux massés dehors.

Plusieurs libéraux comme Raymond Bachand et Guy Ouellette ainsi que le caquiste Jacques Duchesneau étaient aussi sur place.

«Un gars dynamique»

Le Parlement fédéral était également représenté, notamment par le conservateur Steven Blaney, le bloquiste Daniel Paillé, le libéral Denis Coderre et la députée néo-démocrate locale, Ève Péclet.

Certains collègues de Denis Blanchette étaient vêtus de t-shirts en souvenir du défunt et portaient symboliquement leurs outils à la ceinture.

«Denis était un gars dynamique, qui donnait toujours son 200% au travail. Je suis ici avec mes collègues pour rendre un dernier hommage à Mononcle Bambou. On est tricotés très serré. On travaille tôt le matin, tard le soir, on ne s'attend jamais en standby à se faire tirer dessus», a déclaré un collègue, Marco Allard.