Avoir su, Jean Beaulne n'aurait jamais entrepris de réaliser un documentaire sur son idole, Michel Legrand.

Son «rêve» s'est transformé en cauchemar, et M. Beaulne vient d'intenter une poursuite de 2,6 millions qui vise personnellement le compositeur français, à qui il reproche un esprit «vindicatif et destructeur».

«J'ai 70 ans. Je ne pensais pas finir les dernières années de ma vie dans un cauchemar pareil. Il m'a volé cinq ans de ma vie, il m'a volé mon âme de créateur. Mais je vais me battre jusqu'à mon dernier souffle», a affirmé M. Beaulne, mardi, lors d'un bref entretien avec La Presse.

En 2006, M. Beaulne et son entreprise ArtPlus Film TV ont conclu une entente avec M. Legrand pour réaliser un documentaire visant à souligner les 50 ans de carrière du compositeur réputé, qui a signé un grand nombre de succès musicaux, dont la trame sonore de grands films.

Le documentaire a été en chantier pendant les années suivantes. Mais en 2009, Michel Legrand a intenté une poursuite contre Jean Beaulne. Il lui reprochait de ne pas l'avoir consulté comme c'était entendu et d'avoir montré le documentaire aux États-Unis, en septembre 2009, sans son approbation. M. Legrand trouvait le documentaire «minable et médiocre».

Bien qu'un jugement sur une partie du litige ait été rendu en juin 2010 en Cour supérieure, l'affaire n'a toujours pas été entendue au fond. M. Beaulne signale que malgré le jugement de juin 2010, il n'a toujours pas obtenu les licences pour permettre l'exploitation du documentaire.