Deux hommes ont été gravement blessés par des tireurs cagoulés, dans ce qui a toutes les allures d'un règlement de compte survenu la nuit dernière dans un café italien de l'arrondissement Saint-Léonard, à Montréal.

Vers 2h30, les tireurs ont fait irruption au café QVs, au 6075 rue Bélanger. Ils y ont fait feu sur deux hommes.

Le plus jeune, âgé de 24 ans, aurait reçu trois balles à l'abdomen et au bras, mais n'a pas perdu conscience. Il est lui-même sorti de l'établissement avant l'arrivée des secouristes.

L'autre homme, âgé de 34 ans, n'aurait été touché qu'une fois, à la cuisse, mais s'est retrouvé en arrêt cardiaque. Les autorités craignaient initialement pour sa vie, il aurait été réanimé par les ambulanciers d'Urgences Santé lors de son transport vers l'hôpital.

Selon des clientes qui étaient présentes au moment du crime et qui ont été interrogées par la police, les tireurs seraient des hommes de race noire. Les victimes elles, seraient possiblement d'origines italienne et arabe.

On ignore le motif exact de cette agression. Les deux blessés ne seraient pas des joueurs importants du milieu criminel montréalais. La nouvelle de leur agression n'a pas fait écarquiller les yeux des experts en crime organisé de la police de Montréal. Ils n'y voient pas de lien direct avec la lutte de pouvoir que se livrent des factions de la mafia montréalaise.

Le café QVs est toutefois un lieu connu des enquêteurs spécialisés dans les affaires de crime organisé.

Lors de la vaste enquête Colisée, menée par la GRC, et qui avait décimé le clan Rizzuto, cet endroit avait été identifié comme lié au caïd Giuseppe «ponytail» De Vito, un ténor du clan mafieux qui a été en cavale pendant plusieurs années avant d'être finalement arrêté dans le cadre de cette opération.

Ce matin, sur place, trois hommes qui attendaient visiblement que les techniciens en identité judiciaire de la police aient terminé leur opération de relever d'empreintes dans le café faisaient le pied de grue derrière l'immeuble.

«On ne sait rien de ce qui s'est passé ici. On vient juste prendre un café», a sèchement affirmé l'un d'eux.