Une autre tuile s'abat sur le défenseur du Canadien de Montréal Andrei Markov. Déjà aux prises avec une blessure persistante au genou droit qui mine sa carrière, le hockeyeur-vedette affirme s'être fait flouer par un courtier d'assurances. Il l'accuse d'avoir profité de ses lacunes en anglais et de son manque de connaissances du système financier canadien pour lui soutirer de l'argent. L'athlète demande maintenant l'intervention du tribunal pour être remboursé.

Dans une poursuite déposée il y a quelques jours par son fiduciaire devant la Cour supérieure contre le courtier d'assurances Erik Niskanen et la compagnie Great West Life, qui a vendu la police, Markov affirme que le courtier d'Etobicoke, en Ontario, lui a menti à plusieurs reprises au sujet d'une police d'assurance achetée en 2007. Le hockeyeur était alors de retour au pays après une saison en Russie. Cette police devait lui garantir une retraite confortable à la fin de sa carrière dans la LNH. Mais ce qui devait être un simple achat pour assurer son avenir et celui de ses proches a bien mal tourné.

Le courtier lui aurait d'abord fait payer, à son insu et contrairement à ce qui avait été convenu lors de la vente, des frais de dizaines de milliers de dollars durant plusieurs années.

M. Niskanen aurait également laissé croire au hockeyeur que sa femme et ses enfants bénéficieraient d'une prime de 28 millions s'il perdait la vie, ce qui était faux. Tout comme le fait que l'argent investi dans la police pouvait être récupéré sans pénalité, à tout moment. Cette possibilité est pourtant essentielle dans le cas d'un athlète qui peut être appelé à déménager à l'extérieur du Canada à la suite d'un échange. De plus, selon la requête déposée au tribunal, Erik Niskanen, qui a sollicité Andrei Markov, n'a même pas le droit de vendre de l'assurance au Québec. Pour contourner cet interdit, il aurait inscrit le défenseur, qui habite à Candiac, sous de fausses adresses en Ontario.

1,2 million réclamé

William Johnston, fiduciaire du joueur, qui gère ses affaires, allègue dans la poursuite que le courtier a profité du piètre anglais de son client et de sa connaissance limitée du monde des finances et de l'assurance pour lui cacher des renseignements essentiels. C'est pour les mêmes raisons que le joueur aurait mis plus de trois ans avant de se rendre compte qu'il payait plus cher que prévu pour le mauvais produit. «Markov, dont la langue maternelle est le russe, a reçu toutes les explications en anglais ou par l'entremise un interprète qui n'a pas de formation pour vendre de l'assurance, lit-on dans la requête. Il avait à l'époque, et a encore, une connaissance très limitée des outils financiers offerts au Canada pour les gens très riches comme les joueurs de hockey. Il se fie à ses conseillers pour gérer les aspects monétaires de sa vie.»

Certain d'avoir été volontairement induit en erreur, le défenseur veut maintenant faire annuler l'achat de la police et exige le remboursement de toutes les sommes investies à ce jour, soit plus de 1,2 million.

Dans le camp Markov, comme du côté des assureurs, on n'a pas voulu commenter l'affaire. «C'est une situation personnelle», explique Dominic Saillant, porte-parole du Canadien de Montréal, qui rappelle que les joueurs de hockey, en tant que personnalités connues, peuvent être des cibles de choix pour les fraudeurs et autres escrocs. «Les agents et l'équipe sont là pour les encadrer, mais il faut qu'ils soient prudents», dit-il.