Près d'une centaine de cyclistes ont roulé en groupe dans les rues de Montréal ce soir, en soutien à Antoine Ancelin, ce courrier à vélo qui a été gravement blessé lors d'une altercation avec le conducteur d'un véhicule utilitaire sport (VUS), jeudi.

Cameron Novak, l'un des instigateurs du rassemblement, a vu par hasard Antoine couché au sol et la tête ensanglantée quelques minutes après qu'il fut heurté par le VUS. «Ça a mis la journée dans une atmosphère très triste. Aucun cycliste ne veut voir ça. Alors ce soir, ce ne sont pas seulement des amis, mais des gens qui ont été touchés», a-t-il dit.

Lui-même courrier à vélo depuis quatre ans, il refuse de montrer du doigt le comportement des automobilistes, ni celui des cyclistes lors d'accidents qui impliquent des vélos. «On essaie tous de se rendre du point A au point B. Mais il ne faut pas créer de sous catégorie. Il n'y a pas de deuxième dans la hiérarchie. Les cyclistes et les autos sont sur un même niveau. Il y a des cyclistes qui se pensent meilleurs que les autos, mais ils doivent réaliser qu'il faut partager la route.»

De nombreux courriers à vélo ont pris part au rassemblement. Sur les roues de leur bicyclette, une petite affiche indiquait «stop la rage routière».

Grayce Wight, qui se déplace à Montréal presque uniquement à vélo, a dit se méfier des voitures. «Je suis toujours inquiète. Je regarde constamment autour de moi. Une voiture, c'est tellement plus destructeur que mon vélo.»

Son amie Eleanor Tanner a quant à elle affirmé comprendre le mécontentement de certains automobilistes. «Je sens qu'il y a de la tension. Comme cycliste, je suis censée suivre les mêmes règles que les voitures, mais il m'arrive parfois de ne pas le faire. Ça peut provoquer certaines frustrations», concède-t-elle.

Arrestation

La victime de 33 ans est dans un état critique, mais stable. On ne craignait plus pour sa vie.

«Le conducteur, un homme de 22 ans, a été arrêté. Il a été libéré sur promesse de comparaître en cour au mois d'octobre. Il sera accusé de conduite dangereuse, agression armée et négligence criminelle», explique Anie Lemieux, porte-parole du SPVM.

-- Avec Vincent Larouche