Simon Bonneville, le petit ami de Paula Pavica, décédée en des circonstances nébuleuses dimanche à Brossard, a été formellement accusé de l'homicide involontaire de la jeune femme cet après-midi au palais de justice de Longueuil.

Le tout devant une dizaine d'amis communs de Pavica et Bonneville, estomaqués par le drame qui semble s'être joué.

«Paula ne pouvait se passer de Simon. Et Simon ne pouvait se passer de Paula, c'est simple», a déclaré une amie du couple qui croit le jeune homme incapable d'avoir été violent, volontairement, à l'endroit de son amie Paula.

Cette dernière, âgée 21 ans, étudiante et employée de quincaillerie sans histoire, a été trouvée sans vie par sa mère dans la nuit de dimanche, au sous-sol de la résidence familiale.

Voyant qu'il y avait toujours de la lumière dans la pièce, elle est allée vérifier si sa fille était rentrée après une sortie en soirée.

Le corps ne portait aucune marque de violence apparente. Tous les résultats de l'autopsie ne sont pas encore connus, mais il semblait de prime abord que Paula Pavica serait morte étouffée.

Il n'y avait par ailleurs aucune trace d'entrée par effraction dans la résidence, ce qui a laissé croire d'emblée aux limiers que, si elle a été tuée dans la maison, c'est par quelqu'un qui la connaissait ou qui s'était fait ouvrir la porte.

Dans la journée de dimanche, les policiers ont longuement interrogé le jeune homme de 22 ans que fréquentait Paula Pavica depuis quelques années de façon parfois chaotique, ont raconté d'autres amis.

«Ils se laissaient, et revenaient ensemble, depuis six ans», a-t-il dit.

Bonneville a été arrêté au terme de son interrogatoire, et le dossier a été déféré au Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Fait étonnant, ce n'est pas une, mais deux accusations d'homicide involontaire, l'une par la commission de voies de fait, l'autre par négligence criminelle, qui ont été déposées contre lui cet après-midi au palais de justice de Longueuil.

La procureur aux poursuites criminelles et pénales Me Julie Laborde a affirmé que, pour l'instant, elle dispose d'une «preuve solide» d'homicide involontaire, mais que l'enquête pourrait mener à de nouvelles découvertes et à d'autres accusations.

Le jeune homme costaud est apparu solide dans le box des accusés. Mais le ton de sa voix lorsqu'il a répondu par quelques syllabes aux questions du juge trahissait une forte émotion.

La poursuite s'est opposée à sa remise en liberté. Ainsi, il demeurera détenu jusqu'à son retour en cour, le 14 août. D'ici là, il lui sera interdit de communiquer avec plusieurs amis, ainsi qu'aux membres de la famille Pavica.

Bonneville a un tout petit casier judiciaire, en matière de conduite avec facultés affaiblies. Il avait récemment été accusé d'avoir utilisé une fausse identité pour obtenir un avantage ou un bien.

La mère d'une des jeunes filles venues assister à la comparution de celui qui aurait tué Paula a indiqué que le groupe d'amis est complètement «déconfit».

Son avocate, Me Marie Kettlyne Ruben a indiqué que le garçon était sous le choc et incrédule devant la situation qu'il vit.

Un groupe Facebook a été créé par la meilleure amie de la victime, afin de lui rendre hommage. On peut y voir des photos de la jolie jeune femme, souriante, et y lire nombre de messages d'incrédulité et de sympathie adressés à sa famille, d'origine roumaine.

Triste ironie du sort, une amie a déposé une lettre, un lampion et des photos de la disparue sur le pas de la porte de la maison familiale où elle a trouvé la mort, et dans laquelle elle salue le bonheur de Bonneville au bras de sa présumée victime.

«Tu rendais les gens heureux autour de toi, et plus encore tu faisais rayonner ton bien-aimé Simon Bonneville. Wow! Vous faisiez un si beau couple», lit-on entre autres dans cette lettre.

Sur sa page Facebook, Simon Bonneville se décrit comme un jeune travaillant en mécanique, construction ou aménagement paysager. Il dit souhaiter aimer pour toujours et être prêt à trouver des compromis pour arranger les choses avec l'être aimé si des problèmes survenaient.

Photo tirée de Facebook

Paula Pavica