Un an presque jour pour jour après la mort d'une femme dans un séminaire d'épanouissement personnel, la responsable de la formation et ses deux assistants seront accusés de négligence criminelle, jeudi après-midi, au palais de justice de Drummondville.

L'arrestation des trois accusés tôt jeudi matin a soulagé la famille de la victime, Chantale Lavigne. Tous attendaient le résultat de l'enquête de la Sureté du Québec avec impatience.

« Je suis bien contente, a dit le père de Chantal Lavigne, Raymond Lavigne, joint à son domicile de Sainte-Sophie-de-Lévrard, près de Trois-Rivières. Ce n'est pas normal qu'une personne en parfaite santé finisse ses jours de même avec des affaires stupides de même. »

Vers 14h, Gabrielle Fréchette, 53 ans, et ses deux assistants, Ginette Duclos, 61 ans, et Gérald Fontaine, 39 ans, sont arrivés au palais de justice sous le crépitement des caméras. Les mains et les pieds menottés, ils sont restés silencieux, préférant ne pas répondre aux questions des médias. Leur avocat, Me Denis Lavigne, demandera leur mise en liberté.

Le drame est survenu le 27 juillet 2011 à la ferme Reine de la paix, à Durham-Sud, dans le Centre-du-Québec. Chantal Lavigne et huit autres participants prenaient part à une « hutte de sudation » dans le cadre d'un séminaire d'épanouissement personnel. Leurs corps étaient recouverts de boue, d'un drap et d'une pellicule de plastique pour favoriser la transpiration.

Après avoir passé plusieurs heures enveloppée ainsi, Chantale Lavigne a été transportée en ambulance à l'hôpital, où elle est morte dans les heures qui ont suivi. La jeune femme, qui ne présentait aucun problème de santé, est morte «cuite», selon les mots du coroner Gilles Sainton.

Il aura fallu attendre un an avant que des accusations ne soient portées parce que le dossier était « ardu », selon la sergente Martine Asselin, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Dans une entrevue radiophonique, en janvier, Gabrielle Fréchette a dit avoir suivi une formation de huit mois en Bretagne pour apprendre la technique de sudation, qui vise à changer son « regard sur les évènements ».

La quinquagénaire avait exprimé sa tristesse par rapport aux évènements. «J'ai énormément de peine, ça a bousculé ma vie comme jamais, a-t-elle dit à l'animateur Paul Arcand. C'est sûr que je me suis remise en question du tout au tout. Après le décès de Chantal, j'ai arrêté de travailler pendant 5 mois.»

Selon son avocat, elle n'offre plus de séminaire depuis le drame.

Plus de détails suivront.