Un employé agricole de 64 ans est mort foudroyé mardi soir alors qu'il tentait, justement, de se mettre à l'abri d'un violent orage qui s'abattait sur le village de Saint-Rémi, en Montérégie.

L'homme de 64 ans, d'origine guatémaltèque mais montréalais depuis plusieurs années, s'affairait à désherber un champ de laitue, dans le rang Sainte-Thérèse, avec un petit groupe de travailleurs saisonniers pour la plupart mexicains et guatémaltèques.

Vers 16h30, le ciel s'est obscurci. Environnement Canada, qui avait émis une veille d'orages violents pour ce secteur, ne s'était pas trompé.

«J'ai appelé tous les gars dans les champs pour leur demander de rentrer, à cause de l'orage. Ça ne s'arrête pas de travailler, ces gars-là», raconte Luc Constantineau, propriétaire de la ferme La Légumière, qui emploie 80 travailleurs saisonniers.

Il semble que le groupe marchait en direction de l'autobus qui devait les ramener aux baraquements quand l'orage a frappé.

Des grêlons suffisamment gros pour endommager légèrement la carrosserie des voitures seraient même tombés.

«Probablement pour se protéger, sept ou huit hommes se sont placés en rond, serrés les uns contre les autres. La foudre s'est abattue sur celui qui était au centre du cercle. Il a été brûlé au thorax et a perdu connaissance. La peur s'est emparée du groupe. Ils ont déposé le corps de l'homme dans la boîte d'une camionnette pour le ramener au garage», explique Bruce Dyotte, porte-parole de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM).

Là seulement, du personnel de la ferme a pratiqué des manoeuvres de réanimation.

Les ambulanciers, arrivés sur les lieux à 17h02, ont utilisé le défibrillateur cardiaque à cinq reprises.

«C'est la procédure. L'électricité a fait arrêter le coeur, l'électricité peut le faire redémarrer», explique M. Dyotte. Mais la manoeuvre est restée vaine. L'homme était déjà inconscient depuis une vingtaine de minutes.

La mort du travailleur a été constatée à l'hôpital Anna-Laberge, à Châteauguay.

Apparemment, l'homme habitait depuis une trentaine d'années au Québec, où il aurait sa famille.

«Je l'embauchais à l'occasion quand j'avais des besoins, depuis longtemps», explique M. Constantineau.

Les travailleurs qui se trouvaient avec le défunt mardi étaient de retour dans les champs de La Légumière ce matin. Silencieusement, ils sarclaient les interminables rangs de laitue. Questionnés par La Presse, ils ont indiqué qu'ils connaissaient peu l'homme qui était avec eux, qu'il avait simplement été frappé par la foudre. Ils étaient de toute évidence réticents à l'idée de donner plus de détails.

«C'est malheureusement des choses qui arrivent en agriculture», conclut Luc Constantineau.

Un coroner enquêtera.