La justice italienne a remporté la première manche dans sa tentative de faire extrader une résidente de Saint-Léonard qu'elle accuse d'être une trafiquante internationale de cocaïne cachée au Canada sous un faux nom depuis des années.

Le juge de la Cour supérieure, Marc David, n'a pas cru la dame, qui prétend être une Dominicaine sans histoires victime d'une bête erreur sur la personne.

La dame est apparue sur le radar des autorités lorsque son conjoint a été arrêté par la GRC l'an dernier à Montréal, à la suite d'une enquête sur des complots d'importation de drogue. Sa photo a alors circulé, et des policiers italiens ont juré y reconnaître une fugitive d'origine vénézuélienne dont ils avaient perdu la trace en Europe il y a sept ans.

«Deux policiers italiens, soit Gianfranco Vinci et Alessandro Bregola, confirment, indépendamment l'un de l'autre, que les photographies (...) identifient formellement Yocelin Yeli Castellano Rubio. Pour cette raison, le Tribunal est satisfait que Yocelin Yeli Castellano Rubio, aussi identifiée sous les noms de «Nancy», «Marcia Altagracia Sena» et «Marcia Altagracia Sena de Rodriguez» est la personne recherchée par la République d'Italie», écrit-il dans son jugement.

La dame, qui a accouché d'un bébé l'an dernier à Montréal, est maintenant incarcérée dans l'attente de son extradition. Comme le veut la procédure, c'est toutefois le ministre canadien de la Justice qui aura le dernier mot à savoir s'il donne le feu vert à son départ. La dame peut aussi tenter de porter sa cause en appel.

Dans la requête d'extradition, le procureur de la Couronne italienne dit détenir de «solides preuves de la culpabilité de Mme Castellano Rubio relativement au trafic international de drogue».

Il détaille l'écoute électronique et la filature qui ont lié la suspecte à un groupe criminel impliqué dans «le trafic de cocaïne à grande échelle entre des pays d'Amérique du Sud et d'Europe. L'organisation aurait utilisé plusieurs «mules», c'est à dire des voyageurs recrutés pour transporter la drogue.