Un recours collectif de 30 millions $ a été déposé au nom des victimes de l'effondrement meurtrier d'un centre commercial à Elliot Lake, dans le nord de l'Ontario.

La poursuite envisagée vise les propriétaires du centre commercial Algo, de même que la municipalité d'Elliot Lake et le gouvernement ontarien.

La poursuite allègue que les défendants n'ont pas répondu aux plaintes de longue date concernant la sécurité du centre commercial, en plus de ne pas avoir mené les inspections de bâtiment nécessaires.

Le recours a été lancé par les propriétaires d'un restaurant qu'abritait le centre commercial au nom de tous ceux qui ont été victimes de l'incident.

Doloris Perizzolo, âgée de 74 ans, et Lucie Aylwin, âgée de 37 ans, sont toutes deux mortes dans l'effondrement d'une partie du toit du centre commercial Algo, le 23 juin. Plus de 20 autres personnes ont été blessées, mais aucune grièvement.

L'effondrement de l'édifice a par ailleurs assombri les perspectives commerciales d'Elliot Lake, une municipalité isolée du nord de la province. Le directeur général de la chambre de commerce locale, Todd Stencill, a indiqué que le centre commercial représentait au moins dix pour cent de l'espace locatif de la ville.

Selon lui, l'effondrement aurait également entraîné une perte d'environ six pour cent des salaires des travailleurs de toute la communauté.

Le centre commercial abritait entre autres une bibliothèque, l'un des deux hôtels de la ville, de même que des épiceries, les bureaux de l'équipe de santé, un centre de conditionnement physique et plusieurs locaux de services gouvernementaux.

Plusieurs résidants d'Elliot Lake soutenaient que l'état du centre commercial était précaire depuis plusieurs années.

Certains avaient publiquement dénoncé l'état de dégradation du bâtiment, affirmant que les propriétaires ignoraient leurs plaintes concernant les fuites du toit et la dangerosité de la structure.

D'autres avaient même pris des paris sur le moment où le centre commercial Algo s'écroulerait.

En réaction aux plaintes persistantes sur la sécurité de l'édifice, le ministère du Travail de l'Ontario a dépêché des représentants à six reprises pour effectuer une évaluation des lieux au cours des trois dernières années.

Un avocat représentant le propriétaire du centre commercial a soutenu que des travaux de rénovation totalisant un million de dollars avaient été faits sur la bâtisse, ajoutant qu'elle avait été inspectée sur une base régulière.

Les inquiétudes sur la sécurité ont par ailleurs affecté les opérations de secours pour tenter d'extirper les victimes des décombres.

Les équipes de secouristes avaient suspendu leurs travaux deux jours après l'incident, affirmant que la structure était trop fragile pour poursuivre l'opération.

Mais ils étaient de retour plusieurs heures plus tard, dans la foulée de l'intervention du premier ministre ontarien, Dalton McGuinty.

Ce dernier a par ailleurs annoncé la mise sur pied d'une commission d'enquête face à l'indignation populaire qu'avait suscitée la suspension de l'opération de secours. La Police provinciale de l'Ontario a de son côté ouvert une enquête criminelle sur l'affaire.