La Cour suprême a refusé jeudi d'entendre la cause d'Éric Bédard, un Québécois qui invoquait une rare maladie des os pour empêcher son extradition aux États-Unis.

L'homme lourdement handicapé de 36 ans est accusé d'avoir coordonné l'importation de marijuana et d'ecstasy au sud de la frontière. Selon les autorités américaines, il aurait été impliqué dans l'opération qui avait mené à l'arrestation très médiatisée du camionneur Mario Plourde, en 2008.



«M. Bédard souffre de dysplasie fibreuse polyostotique, une rare affection osseuse congénitale qui cause la fragilisation des os et entraîne un risqueélevé de fracture au moindre contact avec une personne ou un objet. Il se déplace avec une chaise roulante électrique», peut-on lire dans son dossier à la Cour suprême.



Il a été arrêté en mai 2009 et le ministre de la Justice Rob Nicholson asigné ses papiers d'extradition en décembre 2010.



«Après avoir considéré les observations soumises par ce dernier concernant les circonstances particulières de son état de santé, le ministre a conclu qu'il n'a pas été prouvé que l'extradition de M. Bédard serait injuste ou tyrannique ni qu'elle bafouerait les normes de décence ou choquerait la conscience», ajoute-t-on dans le résumé de la cause.



Le gouvernement américain affirme qu'il est en mesure pour lui garantir des conditions de vie adéquates et adaptées lors de sa détention, ce que l'avocat d'Éric Bédard conteste.



L'accusé est déjà détenu dans une clinique médicale près de Baltimore. Le gouvernement canadien l'a extradé l'hiver dernier, après que la Cour d'appel du Québec eut refusé de se rendre à ses arguments en janvier.



Son procès doit débuter au mois d'août.



Comme c'est le cas pour de telles demandes d'autorisation d'appel, la Cour suprême n'a pas détaillé les motifs de sa décision.