La Sûreté du Québec vient d'arrêter six personnes, dont trois d'âge mineur, en lien avec les diverses attaques informatiques qui ont paralysé plusieurs sites web gouvernementaux, politiques et policiers.

Ces personnes ont été arrêtées à Rimouski, Sherbrooke,Forestville, Montréal et Longueuil. Depuis le 18 mai, plusieurs sites Web ont été momentanément inaccessibles en raison d'attaques informatiques de type DDoS (Distributed Denial of Service ou déni de service distribué) qui consiste à rendre un site indisponible, habituellement en l'inondant.

On pense notamment aux sites du Parti libéral du Québec, celui du comité de déontologie policière ou du ministère de la Sécurité publique du Québec pour n'en nommer que quelques-uns.

Ces attaques semblaient être revendiquées par le groupe de vengeurs citoyens Anonymous. Mais qui étaient-ils? D'où venaient-ils réellement? Étaient-ils de réels soldats d'Anonymous ou de petits activistes se réclamant de cette organisation secrète de plus en plus crainte ?

Ce n'est pas une organisation tangible dont on possède une carte de membre. Anonymous aurait toutefois mis à la disposition de ceux se réclamant de son type de «guérilla» informatique des outils de piratage clé en main. On clique sur un lien, et on inonde un site Web.

Les six présumés auteurs de ces attaques arrêtés ne se connaîtraient pas au-delà de leurs pseudonymes dans des forums de discussion.

Ils ont été arrêtés rapidement, ce qui démontrerait que leur compétence en matière de «piratage» était somme toute limitée. La SQ ne mentionne d'ailleurs jamais le nom de Anonymous dans ses communications en lien avec ces arrestations.

«Afin de mener à bien cette enquête, la Sûreté du Québec a mis sur pied une équipe intégrée composée du Service de police de la Ville de Montréal, du Service de la protection des citoyens de Laval, du Service de police de la Ville de Longueuil et de la Gendarmerie royale du Canada. La Sûreté du Québec tient également à souligner la collaboration du CERT/AQ, qui s'occupe de la sécurité informatique de l'administration québécoise. Cet organisme relève du Centre des services partagés du Québec», explique justement le communiqué de presse de la SQ, qui est extrêmement avare de commentaires sur cette affaire. Notamment parce que l'enquête n'est pas terminée.

Ces six personnes devraient être accusées de complot, méfaits, méfaits sur des données et utilisation non autorisée d'un ordinateur.

Même si les actions qui leur sont reprochées s'inscrivent dans la foulée du mouvement de perturbation étudiant, impossible pour l'instant de savoir si ces accusés ont des liens avec ce mouvement.

Arrestations en France

Par ailleurs, la Direction centrale du renseignement intérieur, en France, a elle aussi arrêté ce mardi trois présumés pirates dans les départements de l'Essonne, de l'Isère et de la Haute-Savoie. Et là-bas, on ne jongle pas avec les mots. Les pirates sont liés au groupe Anonymous, annoncent les autorités.

Ils sont soupçonnés par le contre-espionnage français de s'être attaqués en janvier dernier aux sites du ministère de la Défense et du syndicat policier Unité-SGP Police.

Il faut dire que dans ce cas, les attaques n'étaient pas de type DDoS. On parle vraiment de piratage. Les coordonnées informatiques et téléphoniques de 541 policiers français avaient été révélées.

Un peu comme ce fut le cas récemment avec le piratage du site de la Caisse d'économie Desjardins des policiers et policières de Montréal. Dans ce cas, les pirates avaient rendu publiques les adresses courriel de 11 000 policiers et retraités de la police.

On parle aussi du piratage du site d'un revendeur européen de billets de Formule 1 qui a permis de révéler les coordonnées de détenteurs de billets pour le Grand Prix du Canada.

Il a été impossible de savoir si ces attaques chez nous qui semblaient provenir d'Europe ont un lien avec les trois personnes arrêtées en France mardi.

Ces arrestations simultanées au Québec et en France ne seraient pas coordonnées et les suspects des deux pays ne seraient pas liés selon nos sources. Mais il semble tout de même que les autorités des deux pays se soient échangé diverses informations au cours de leurs enquêtes respectives.

- Avec RTL.fr