Le séjour de deux soeurs de Pohénégamook dans une île paradisiaque de la Thaïlande a tourné à la tragédie, à la fin de la semaine dernière.

Noémi et Audrey Bélanger sont mortes dans leur hôtel de l'île de Phi Phi, une station balnéaire prisée des jeunes touristes. Elles avaient respectivement 26 et 20 ans.

Leurs corps ont été retrouvés vendredi par une femme de chambre du complexe hôtelier Phi Phi Palms Residence.

Aucune trace de violence n'a été détectée sur leurs corps, et aucun bien matériel ne semblait manquer dans la chambre d'hôtel.

La thèse de l'empoisonnement semble privilégiée pour le moment par les journalistes thaïlandais et leurs sources policières.

Deux soeurs proches

Les deux jeunes femmes sont mortes comme elles vivaient: ensemble. Toutes deux étudiaient à l'Université Laval, Noémi en médecine dentaire et Audrey en cinéma.

Elles ont habité sous le même toit à Québec.

«Je t'aime ma chère soeur, tu me rends siiiii heureuse! Que ferais-je sans toi? Ah mon dieu, je ne sais pas! Tous les matins, j'aime me réveiller avec la lumière qui s'ouvre dans mes yeux et toi qui fais beaucoup, beaucoup de bruit! Les petits mots que tu me laisses parfois le matin me font chaud au coeur! Le café parfois préparé! Merci, merci! JE T'AIME TELLEMENT!», écrivait Audrey sur la page Facebook de Noémi en janvier dernier.

Empoisonnement soupçonné

Toute la fin de semaine, les médias thaïlandais ont semblé se ranger derrière la thèse de la mort par empoisonnement.

«Il y avait beaucoup de vomissures dans la résidence, et les deux dépouilles présentaient des traces semblables de traumatismes. Les deux jeunes femmes avaient des lésions cutanées, avaient saigné des gencives et leurs ongles étaient bleuis», a expliqué le lieutenant-colonel Rat Somboon, de la police provinciale de Krabi, à la Phuket Gazette.

D'autres représentants des autorités locales ont d'ailleurs évoqué la possibilité d'une «violente réaction toxique».

Selon une infirmière contactée par La Presse Canadienne, les corps auraient déjà été examinés par un médecin dans un hôpital régional et ce dernier n'aurait pas remarqué d'anomalie particulière. Une autopsie complète sera toutefois nécessaire.

Selon le Phucket Wan, un autre journal local, la chambre des deux jeunes femmes aurait été rapidement nettoyée après l'évacuation des corps. Un policier serait sorti de la chambre avec un sac transparent contenant notamment des médicaments.

En mai 2009, une Américaine de 27 ans et une Norvégienne de 22 ans étaient mortes dans des circonstances similaires. Elles se trouvaient dans des chambres adjacentes d'un autre hôtel de la même île. La cause des décès n'a jamais été déterminée.

Un village sous le choc

Noémi et Audrey Bélanger étaient les filles du propriétaire d'une épicerie de Pohénégamook. Joanie Ouellet, caissière à l'épicerie, a affirmé qu'Audrey était une collègue avec qui il faisait bon travailler.

«Ça, c'est sûr», a-t-elle confirmé en entrevue téléphonique. Elle n'a cependant pas voulu commenter plus amplement la triste nouvelle. «Rien ne sera plus jamais pareil», a-t-elle ajouté sur sa page Facebook, en diffusant une photo-souvenir qui présente les deux soeurs.

Un membre de la famille éloignée des deux victimes, qui travaille dans le même commerce, a indiqué que M. Bélanger et sa femme étaient à Québec pour visiter leur fille aînée lorsqu'ils ont été informés du drame. «Leur père allait voir sa fille aînée à Québec. Il a reçu un téléphone lui disant que les deux autres étaient parties», a-t-il raconté.

Dans la petite communauté du Bas-Saint-Laurent, tout le monde connaît la famille Bélanger. Les témoignages de tristesse et de désarroi étaient nombreux sur les pages Facebook des deux jeunes femmes.

«Je ne comprendrai jamais pourquoi ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier», a par exemple écrit Annie-Pier Dumoulin sur le babillard de l'aînée. «Merci Noémi pour toute la bonne humeur et le bonheur que tu as semé dans nos coeurs cette année! »

- Avec La Presse Canadienne

Photo tirée de Facebook

Les soeurs Noémi et Audrey Bélanger.