Yalda Machouf-Khadir, fille du député Amir Khadir, a pu recouvrer la liberté, hier, mais la juge Hélène Morin lui a imposé de sévères conditions, tout en haussant le total des garanties offertes.

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La juge a fixé le cautionnement à 2000$, ainsi qu'un engagement par un tiers de 10 000$. Zachary Daoust, un militant actif de 22 ans dont l'enquête sous cautionnement avait lieu en même temps, a été soumis aux mêmes conditions.

La femme de 19 ans et l'homme de 22 ans ne devront pas se trouver dans un rayon de 300 m d'un terrain ou d'un bâtiment d'enseignement (cégep ou université) ou d'un organisme gouvernemental, sauf pour y circuler sur la voie publique ou s'ils sont inscrits dans l'établissement. Il leur sera interdit de manifester sur des propriétés privées et de participer à des manifestations à moins qu'elles soient paisibles. Ils ne pourront avoir de sac à dos dans le cadre de ces manifestations paisibles et devront partir si les manifestations deviennent non paisibles ou lorsqu'elles deviennent illégales. Ils ne pourront se voiler le visage pendant des manifestations ou altérer leur apparence de quelconque façon. Ils devront avoir en tout temps la copie des conditions imposées par la cour. Ils sont en outre soumis à un couvre-feu. M. Daoust a de plus l'interdiction de se rendre dans le quadrilatère formé par le fleuve Saint-Laurent et les rues Sherbrooke, D'Iberville et University.

Mme Khadir fait face à 11 chefs d'accusation relatifs à des méfaits commis à l'Université de Montréal et au bureau de l'ex-ministre de l'Éducation Line Beauchamp, survenus les 12 et 13 avril derniers, de même qu'un chef de voie de fait à l'endroit d'une photographe du Journal de Montréal, le 22 mai. Elle a aussi un autre dossier en lien avec l'occupation illégale du cégep du Vieux Montréal, en février dernier, ainsi qu'un autre pour avoir tenté de bloquer le pont Jacques-Cartier. M. Daoust est accusé seulement pour le saccage de l'Université, mais il a lui aussi d'autres dossiers pendants. De plus, il a déjà brisé ses conditions.

«Les événements du 12 et 13 avril s'inscrivent dans un mouvement qui divise le Québec et qui a pris naissance dans l'augmentation des frais de scolarité», a fait valoir la juge Hélène Morin, avant de dire qu'il s'agissait d'accusations graves, qui peuvent entraîner la prison. Les accusations visent des événements survenus il y a un certain temps, mais ont été déposées stratégiquement le 7 juin dernier, selon l'aveu même de l'enquêteur du Service de police de la Ville de Montréal qui a témoigné à l'enquête sous cautionnement, lundi. «Il n'y a rien d'illégal ou de condamnable à agir ainsi, mais c'est un fait dont je dois tenir compte», a fait valoir la juge.