Les parents de Jun Lin, victime présumée de Luka Rocco Magnotta, sont arrivés complètement démolis à Montréal mardi soir. Ils étaient accompagnés de la jeune soeur et d'un oncle de la victime.

Des témoins ont rapporté que la mère de la victime était  effondrée et qu'elle avait de la difficulté à marcher et à parler. «Nous venons pour te ramener à la maison», aurait-elle réussi à articuler entre deux sanglots. «Elle pleurait tellement fort qu'elle n'arrivait plus à se contrôler», a raconté le président de l'Association des étudiants chinois de Concordia, qui était sur place lors de son arrivée. «Ça m'a brisé le coeur de voir ça. Tout le monde était très émotif.»

Le responsable du service de presse et politique du consulat de Chine à Montréal, Zheng Xu, a indiqué que la famille était «très fatiguée» et qu'elle avait «le coeur gros». «Mais leur fils a été tué ici, alors ils voulaient venir.»

Les proches de Jun Lin ont été accueillis à l'aéroport par le vice-consul chinois, ainsi que par des représentants des autorités canadiennes et de l'Université Concordia, où étudiait l'homme de 33 ans.

Hier, à leur demande, ils ont rencontré des enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et des administrateurs de Concordia, dont le président et vice-chancelier. «Ils veulent en savoir plus sur ce qui est arrivé», a expliqué M. Xu.

Les dirigeants leur ont proposé d'organiser une cérémonie en l'honneur du défunt. «Nous ne savons pas encore si les proches vont accepter», a précisé une porte-parole, Chris Mota. L'association des étudiants chinois de l'établissement a déjà mis sur pied une campagne de financement qui pourrait servir à cet effet. L'argent permettra aussi de rembourser une partie des frais associés au voyage, que la famille, provenant d'un milieu modeste, a dû payer de sa poche.

L'arrivée à Montréal des proches de Jun Lin est survenue le même jour que la découverte, à l'autre bout du pays, d'une main et d'un pied humains, postés de Montréal il y a plusieurs jours, qui pourraient appartenir à leur fils. La famille ne sait pas combien de temps elle restera à Montréal. Selon le consulat, il est possible que ses membres souhaitent attendre l'extradition de celui qu'on croit être le meurtrier, actuellement détenu dans une prison de Berlin, en Allemagne. Pour l'instant, les parents de la victime ne souhaitent pas rencontrer les médias.