Félix-Généreux Marotte, 20 ans, ira couper du bois à Saint-Mathias sur Richelieu, au lieu de manifester avec les étudiants à Montréal.

Arrêté deux fois depuis février pour des saccages liés aux manifestations étudiantes, le fils d'Hans Marotte, a pu reprendre sa liberté, aujourd'hui, au terme de son enquête sous cautionnement. Mais la juge Louise Bourdeau lui a imposé des conditions, dont celle d'aller demeurer avec son père à Saint-Mathias sur le Richelieu, et de ne venir à Montréal que pour son travail comme commis d'épicerie dans un IGA, et ses comparutions à la cour. Il lui sera interdit de manifester dans des lieux privés sans autorisation.

Son père, Hans Marotte, avocat et ardent défenseur du droit des chômeurs, vit maintenant à Saint-Mathias parce que sa conjointe voulait faire un retour à la terre, a-t-il expliqué devant le tribunal. Félix ira demeurer avec eux. Il a l'idée d'occuper son fils en lui faisant couper du bois, et croit que celui-ci a compris cette fois. Le jeune homme aurait trouvé ses trois jours passés en cellule dans un poste de police assez difficiles. Le lit était dur, apparemment.

Le jeune homme a été arrêté à Montréal, chez sa mère, samedi dernier, et a été accusé d'introduction par effraction et vol en lien avec le saccage du bureau de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, survenu le 13 avril. Il est aussi accusé de méfait et complot pour commettre des méfaits pour le saccage survenu à l'Université de Montréal, la veille. De la peinture avait été répandue dans l'université, notamment dans un auditorium, sur des portes, et du mobilier.

En ce qui concerne le saccage du bureau de la ministre, le procureur de la Couronne Steeve Larivière a signalé que des cadres et des fenêtres avaient été brisés, du mobilier renversé, le système téléphonique arraché, la photo de la ministre barbouillée. Sur les murs, quelqu'un avait écrit «tiens ma tabarnak», «grosse crisse» et «on t'emmerde.» Les empreintes de l'accusé auraient été retrouvées sur une fenêtre brisée. Signalons que M. Généreux-Marotte est déjà accusé en lien avec l'occupation du Cegep du Vieux-Montréal, survenu en février dernier. Lorsqu'il a témoigné, mardi, M. Marotte a indiqué qu'il étudiait en sciences humaines au Cegep du Vieux-Montréal, qu'il était accepté en sociologie à l'Université de Montréal pour l'automne, et qu'il envisage de devenir professeur de CEGEP.