Louis Cartier coupable de deux meurtres prémédités

Au terme d'un procès d'un mois, le jury chargé de juger Louis Cartier a trouvé coupable l'homme de 45 ans de deux meurtres prémédités, ce vendredi, au palais de justice de Montréal.

Les deux victimes de Cartier, Serge Hervieux et François Gagnon, ont été abattues dans le cadre de la guerre des motards qui a sévi de 1994 à 2002. Ce sympathisant des Hells Angels est ainsi condamné à une peine de prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans.

Une cagoule trouvée peu après le meurtre de Serge Hervieux, en 1999, de même qu'un sac de sport et un gant découverts après celui de François Gagnon, en 2000, portaient l'ADN de l'accusé.

Au procès, la défense a plaidé que l'ADN seul n'était pas suffisant pour identifier quelqu'un. «Cela prend d'autres preuves circonstancielles en plus de l'ADN. Dans ce cas-ci, il n'y en avait pas. Sur l'une des scènes de crime, il y avait plus de profils génétiques que de personnes présentes sur la scène», a expliqué l'avocat de Cartier, Me Alexandre Bergevin.

De son côté, la poursuite, représentée par Richard Audet et Éric Poudrier, estime avoir présenté plusieurs éléments de preuve circonstancielle, en plus de la preuve d'ADN. «Le verdict est conforme à la preuve de la poursuite», a indiqué Me Audet, satisfait du dénouement de la cause.

La défense a d'ores et déjà annoncé qu'elle interjetterait appel. «Mon client sait que c'est une cause de Cour d'appel», a ajouté Me Bergevin.

Debout dans le box des accusés, Louis Cartier a accueilli le verdict sans broncher.

Les délibérations auront duré un peu moins de deux jours.

L'une des deux victimes, Serge Hervieux, a été tuée par erreur. Cet honnête père de famille travaillait pour Location Pelletier, commerce de location de voitures appartenant à Serge Bruneau, retraité du groupe de motards Dark Circles. Vers 9h30 le matin du 26 août 1999, deux hommes ont pénétré dans le commerce en passant par l'arrière et ont fait feu sur Serge Hervieux.

Tout porte à croire que c'est Serge Bruneau qui était la cible, puisqu'un peu plus tard ce jour-là, une photo montrant M. Bruneau visé par une flèche a été trouvée dans le véhicule qui aurait servi à la fuite des meurtriers. Dans cette voiture, il y avait deux cagoules. L'une contenait l'ADN d'Éric Fournier, membre des Rockers et l'autre, le profil génétique de Louis Cartier.

La seconde victime, François Gagnon, sympathisant des Rock Machine, a été criblée de balles dans son domicile de Montréal-Nord, le soir du 6 juin 2000. Plusieurs individus auraient fait feu à travers sa porte-fenêtre. Un véhicule volé qui aurait servi à la fuite des tueurs, une Dodge Caravan, a été trouvé peu après. À l'intérieur, il y avait deux revolvers, un bidon rempli d'essence, deux paires de baskets et un sac de sport. L'ADN d'Éric Fournier a été trouvé dans une paire de chaussures, tandis que celui de M. Cartier a été découvert sur le sac. Un gant, découvert dans une poubelle non loin des lieux du crime, portait aussi l'ADN de M. Cartier.

Avec Christiane Desjardins