Francis Grenier, l'étudiant blessé à l'oeil mercredi dernier lors d'une manifestation à Montréal, a obtenu son congé de l'hôpital vendredi. Les médecins ignorent toujours s'il pourra retrouver l'usage de son oeil droit.

«Nous ne saurons pas avant six semaines s'il va pouvoir retrouver la vue ou non», a fait savoir samedi, la mère de Francis Grenier, Sylvie Rodrigue, qui est présentement en arrêt de travail temporaire pour s'occuper de son fils. Chose certaine, dit-elle, il conservera des séquelles. «À quel niveau, on ne sait pas, a-t-elle ajouté. Les médecins nous ont dit qu'il va être porté à faire des cataractes toute sa vie.»

Quelques heures après avoir quitté l'hôpital, l'étudiant de 22 ans du Cégep de Saint-Jérôme a toutefois dû y retourner brièvement en raison d'un risque d'infection. Selon sa mère, il se porte bien. «Francis a un très bon moral, a-t-elle souligné. Il a toujours été très positif.» Encore au repos, l'étudiant ne souhaite pas s'entretenir avec les médias.

Vendredi, une centaine d'enseignants et d'étudiants du Cégep de Saint-Jérôme ont marché pour dénoncer la brutalité policière, une initiative du regroupement Profs contre la hausse. Ils se sont rendus au bureau du député péquiste de Prévost, Gilles Robert, afin de lui demander de faire une intervention à l'Assemblée nationale. Un rassemblement est également prévu le 15 mars prochain, à la place Émilie-Gamelin à Montréal, dans le cadre de la Journée internationale contre la brutalité policière.

Selon sa version des faits et celle des leaders étudiants, Francis Grenier aurait reçu des éclats d'une «grenade assourdissante» -aussi appelée flash bang- lorsque les policiers ont dispersé les étudiants qui manifestaient contre la hausse des droits de scolarité, mercredi dernier, devant l'édifice de Loto-Québec. Sa copine, qui se trouvait à ses côtés, aurait également été légèrement blessée par des éclats du projectile. Francis Grenier a été rencontré par des enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal, mercredi soir, à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont où il était hospitalisé.

Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux depuis vendredi soulève d'ailleurs des questions quant à l'utilisation des grenades assourdissantes par les policiers de Montréal. Le SPVM soutient que les grenades assourdissantes sont conçues pour être projetées au-dessus d'une foule à disperser. Les images diffusées sur Internet semblent toutefois indiquer qu'au moins l'une d'entre elles a éclaté au milieu de manifestants.