Carmelite Massenet, mère de six enfants, a profité d'un vol humanitaire qui revenait d'Haïti juste après le séisme dévastateur de 2010 pour apporter 1,5 kg de cocaïne. Lundi, elle a écopé de sept ans de prison pour son crime.

La femme de 54 ans, d'origine haïtienne, en est à sa troisième condamnation comme passeuse de cocaïne. Le juge Claude Parent s'en est d'ailleurs étonné, lundi, et a trouvé que Mme Massenet ne comprenait pas vite. «C'est assez exceptionnel, c'est la première fois que je vois ça, trois fois le même crime», a-t-il dit. Il a entériné la peine suggérée par les avocates des deux parties, mais a averti Mme Massenet que si elle retournait devant le tribunal pour la même raison, elle irait en prison pour longtemps.

Trois fois

La résidante de Montréal-Nord avait écopé d'une première peine de trois ans de prison en 2001 pour avoir tenté d'importer 1,5 kg de cocaïne. En mai 2006, elle a été condamnée en France pour importation de 10 kg de cocaïne. Elle a été libérée en novembre 2008. Elle a récidivé en février 2010 pour l'affaire présentée lundi au tribunal. Mme Massenet s'était envolée le 7 février 2010 pour une semaine en République dominicaine. Mais elle a fait en sorte de revenir à Montréal en passant par Port-au-Prince, où elle est montée dans un avion affrété pour évacuer les Canadiens et leur famille. Accompagnée d'une jeune fille de 17 ans, elle a bénéficié du transport gratuit, et espérait sans doute que les contrôles douaniers seraient plus souples. Mais elle s'est trompée.

35 mois de prison

Connue comme une passeuse, Mme Massenet a été identifiée et fouillée. Elle avait caché la cocaïne sur elle, dans le bas de son dos. Interrogée, elle a affirmé qu'elle avait fait ce transport pour une somme de 5000$. En prison depuis son arrestation en février 2010, Mme Massenet a vu sa détention préventive lui être créditée en double, lundi. C'est donc une peine de 35 mois qu'il lui reste à purger.

Me Annie Laflamme, avocate de l'accusée, a expliqué au juge Parent que Mme Massenet avait agi ainsi car elle était dans une situation financière précaire. En 1998, elle a parrainé «son mari», qui est venu avec ses cinq enfants. Comme ils se sont retrouvés à vivre sur l'aide sociale, Mme Massenet, qui a six enfants de son côté, s'est endettée de 75 000$, a fait valoir Me Laflamme.