Giuseppe De Vito a réussi à fuir la justice pendant quatre ans après la rafle de l'opération Colisée. Mais il n'a pas réussi à convaincre la Cour de son innocence. Aujourd'hui, en Cour du Québec à Montréal, l'homme de 45 ans a été déclaré coupable de gangstérisme et complot d'importation de cocaïne.

M. De Vito, surnommé Ponytail en raison de ses longs cheveux qu'il porte attachés, a été arrêté de manière fortuite, en octobre 2010, après quatre dans de cavale. Ce qui explique qu'il ait été jugé bien après les 35 personnes accusées avec lui pour importation massive de cocaïne. Lors de son procès, M. De Vito a nié toute participation à des importations de stupéfiants. Mais au regard de la preuve, la juge Isabelle Rheault a estimé qu'il avait trop d'influence et de pouvoir auprès des grandes pointures de la mafia italienne, pour être l'innocent qu'il se prétendait.

De fait, selon la preuve, il apparaît que De Vito était impliqué jusqu'au cou dans l'importation de cocaïne qui transitait pas l'aéroport Pierre-Eliott-Trudeau, entre janvier 2004 et mai 2006. Qui plus est, il «taxait» certains collègues qui, à l'insu de l'organisation, importaient des stupéfiants à titre personnel. En clair, il leur réclamait de fortes sommes en retour de son silence. Mais il n'était pas aussi silencieux qu'il le prétendait.

Dans son jugement, la juge Rheault relève que: «Tout en extorquant de l'argent à ceux qui se sont livrés à des importations parallèles, De Vito explique à F. Del Balso, Giordano et Arcadi, qu'il y a des gens au sein de l'organisation établie qui mentent et qu'il faut agir. Il joue un double jeu : d'une part il réclame de l'argent aux importateurs «clandestins», à l'insu de l'organisation, d'autre part il les dénonce auprès de celle-ci.... De Vito a suffisamment d'autorité sur les importateurs «clandestins» pour que ceux-ci remettent des sommes d'argent importantes afin d'acheter son silence auprès de l'organisation. De toute évidence, on lui accorde du pouvoir et il inspire une certaine crainte.»

Selon la preuve, notamment d'écoute électronique, De Vito se rendait au bar Consenza, où il était très à l'aise avec les membres puissants de la mafia italienne, soit Francesco Del Balso, Paolo Renda, Francesco Arcadi et Lorenzo Giordano.

Les représentations sur la peine à imposer à De Vito auront lieu plus tard.

Rappelons que la cavale de M. De Vito a été marquée par un drame familial. En mars 2009, ses deux fillettes de huit et neuf ans ont été trouvées mortes dans la luxueuse demeure de Laval que son épouse, Adèle Sorella, occupait encore. Mme Sorella est accusée des meurtres prémédités des deux enfants, et doit subir son procès cette année. Elle est en liberté sous cautionnement actuellement.