Cent huit policiers sont passés à l'action hier matin à Laval pour neutraliser des criminels violents qui auraient semé la terreur sur leur territoire. Parmi eux, Antoine El Morr, qui serait une figure importante du crime organisé libanais.

L'opération a été menée par l'Escouade régionale mixte gangs de rues Laval-Rive-Nord, et a permis l'arrestation de six suspects.

On a perquisitionné dans deux résidences de Montréal et six de Laval, en plus du restaurant Nuits d'Orient, situé boulevard Cartier, dans le secteur Chomedey, où a démarré cette enquête en novembre.

«Des individus sont venus en menacer et en extorquer d'autres. Une plainte a été déposée à la police de Laval. Nous avons aussi reçu des informations de citoyens du secteur», a expliqué le porte-parole de la police de Laval, l'agent Stéphane Pilon.

Les perquisitions d'hier n'auraient mené à aucune découverte sensationnelle, arme à feu ou drogue.

Aujourd'hui, au palais de justice de Laval, ces individus seront accusés d'agression armée, d'avoir braqué une arme à feu, de séquestration, de complot, de menaces, de voies de fait et de fraude.

Si le bilan n'est pas retentissant pour une opération ayant mobilisé autant de policiers, on a tout de même mis la main au collet d'individus bien connus de la police.

Antécédents

Antoine El Morr, 49 ans, se présente comme organisateur de spectacles. En 2007, il a été reconnu coupable d'avoir tiré quatre coups de feu en direction d'un homme. La victime, atteinte à la jambe, était le gérant du restaurant-bar El Mundo, boulevard l'Acadie. Au procès, El Morr a plaidé avoir plutôt désarmé quelqu'un qui avait tiré tout près de lui. Il avait aussi affirmé, en février 2006, avoir désarmé un homme qui avait tenté de l'abattre, avant de lui loger quatre balles dans la tête. Il n'a jamais été accusé.

La Cour d'appel lui a accordé un nouveau procès à propos de l'agression du gérant de restaurant, jugeant qu'il avait subi un contre-interrogatoire inéquitable. Il a finalement été acquitté l'été dernier. Ce qui lui a valu un sursis devant la Commission de l'immigration et du statut du réfugié, qui avait auparavant ordonné son expulsion vers le Liban.

Hier, les policiers auraient aussi arrêté Georges Akl, 63 ans, qui est en attente d'un procès où pèsent sur lui 18 chefs d'accusation liés à la possession d'armes à feu prohibées, et au trafic de drogue.

- Avec la collaboration de Vincent Larouche