Cinq policiers montréalais ont été cités à comparaitre devant la Comité de déontologie policière pour négligence dans le dossier de Maria Altagracia Dorval, cette mère de famille assassinée l'an dernier par son ex-conjoint contre qui elle venait de porter plainte.

La dame de 28 ans de Montréal-Nord avait été poignardée à mort en octobre 2010. Son conjoint Edens Kenold est présentement en attente de son procès pour meurtre.

Quelques jours avant le drame, la dame avait fait une plainte officielle à la police contre son ex, en précisant qu'il la harcelait depuis des semaines. Des agents étaient venus la rencontrer chez sa cousine, à Saint-Léonard, où elle s'était réfugiée. Elle leur avait parlé d'un épisode passé de violence conjugale.

Après avoir fait enquête sur le dossier de Mme Altagracia Dorval, le Commissaire à la déontologie policière a déterminé que cinq policiers ont été «négligents ou insouciants à l'égard de sa sécurité et de celle de ses enfants mineurs», selon la citation à comparaitre.

De l'avis du commissaire, les agents Danny Chicoine et Éric Sabourin ont mené une enquête incomplète sur la menace posée par Edens Kenold. L'agente Estelle Motta aurait négligé de vérifier le sérieux de la menace. La sergente-détective Geneviève Leclerc aurait négligé d'enquêter à la réception du dossier. Quant au lieutenant-détective Marcel Thifault, il aurait négligé de vérifier ou faire vérifier le sérieux de la menace avant de confier le dossier à un enquêteur.

Le Comité de déontologie policière a récemment réservé une quinzaine de journées d'audience, en novembre et décembre 2012, pour entendre la preuve dans cette affaire.

«On tombe ici dans la minorité des dossiers qui prennent autant de journées d'audiences», confirme Me Gilles Mignault, greffier du comité.