Les policiers de Laval sont tombés par hasard, mardi, sur une importante plantation de marijuana dans deux condos industriels voisins d'un autre local qui a été ravagé par un incendie dans la journée.

Une cinquantaine de pompiers ont été appelés à lutter en milieu d'avant-midi contre un violent incendie qui s'est déclaré au 872, avenue Berlier. Il s'agit d'un petit complexe industriel abritant surtout des ateliers de mécanique et de peinture.

Le feu s'est ensuite propagé par la toiture au 876 de la même avenue. À des fins préventives, les sapeurs ont défoncé les portes du 880 et 882 pour s'assurer que le feu ne s'y propage pas. Et ce qu'ils ont trouvé sur les lieux les a stupéfaits.

Des plants de marijuana, partout, en très grande quantité.

Ils ont aussitôt protégé la scène et alerté la police de Laval qui parle d'une plantation de très grande envergure, ne pouvant être opérée que par une importante organisation.

«Nous avons saisi 11 000 plants de cannabis de un à quatre pieds, 15 000 boutures, des sacs contenant 22 kilogrammes de feuilles et 22 kilogrammes de cocottes», explique l'agent Nathalie Lorrain, porte-parole de la police de Laval.

On a aussi récupéré 27 thermopompes servant à maintenir l'énorme plantation à bonne température en tout temps, ainsi que 400 lampes.

Pour que pareille installation n'attire aucun soupçon, le système électrique avait été trafiqué pour que l'utilisation réelle d'électricité ne soit pas comptabilisée par Hydro-Québec.

Une brève visite des lieux par La Presse mercredi matin a permis de prendre la mesure des lieux. Dans ces deux immenses garages, un deuxième étage en bois avait été construit pour doubler la superficie de culture.

L'endroit était chaud et sentait fortement l'humidité. Des fils et conduites d'aération pendaient de partout. L'impressionnante chambre électrique contenait centaines de fils arrivant de partout dans l'immeuble.

Les plants poussaient dans de grands bacs en bois.

La police n'a toujours pas retracé les locataires de ces deux garages, officiellement loués par des compagnies à numéro dont il est difficile de retracer les administrateurs. Une longue enquête s'amorce.

Quant aux occupants des unités voisines, ils affirment n'avoir jamais remarqué d'activité du côté des 880 et 882 Berlier. À un point tel, qu'un garagiste voisin affirme qu'il pouvait stationner devant leurs trois portes de garage qui demeuraient toujours fermées.