La Sûreté du Québec a décidé de mettre un terme aux fouilles qui se déroulaient depuis deux jours dans la rivière des Mille-Îles, à Terrebonne, au nord-est de Montréal, dans le but de retrouver les restes de Julie Surprenant, une adolescente disparue il y a 12 ans.



Les enquêteurs ont été mis sur cette piste après avoir reçu, en janvier dernier, des informations d'une infirmière de la Cité-de-la-Santé à Laval. Cette infirmière a révélé avoir obtenu les confessions d'un ancien voisin de la disparue, Richard Bouillon.

Peu avant son décès en 2006, Richard Bouillon aurait avoué avoir enlevé l'adolescente de 16 ans et jeté son cadavre dans la rivière.

Michel Surprenant, le père de la disparue, déplore que ces informations aient été cachées si longtemps. Il estime que dans les dédales de l'enquête, les délais causés par la dissimulation de cette piste représentent une perte de cinq années d'investigations. Il soutient que les chances de trouver quelque chose dans le lit de la rivière auraient peut-être été plus grandes si les fouilles s'étaient amorcées plus rapidement.

En raison des circonstances entourant l'enquête, principalement le retard dans la transmission des informations, la coroner Catherine Rudel-Tessier a réclamé la tenue d'une enquête publique sur la mort de Julie Surprenant.

Michel Surprenant souhaite que cette enquête, dont le mandat précis reste à déterminer, débouche sur une demande de modifications aux principes du secret professionnel. Il croit que les droits des victimes devraient avoir préséance, surtout dans un cas comme celui de sa fille.

«Une des choses qui m'ont fâché, c'est que l'aura qui plane au-dessus des infirmières a fait en sorte de perdre une fenêtre, d'une à trois semaines avant le décès de M. Bouillon. On aurait certainement pu aller chercher de l'information pour la retrouver», a indiqué Michel Surprenant en entrevue à La Presse Canadienne.

Marc Bellemare impliqué dans le dossier

Il a de plus fait savoir qu'il entend se faire représenter par l'avocat Marc Bellemare lors de sa comparution à l'enquête publique réclamée par la coroner.

«Me Bellemare a une bonne réputation en matière de défense des droits des victimes, et Julie mérite bien ça», a précisé M. Surprenant.

Joint à son bureau de Québec, Me Bellemare n'a pas voulu s'avancer à cette étape-ci, mentionnant simplement que des discussions ont effectivement eu lieu avec M. Surprenant.

Mercredi et jeudi, des équipes de plongeurs de la SQ ont cherché dans l'eau pendant que leurs confrères de l'unité d'urgence fouillaient les berges de la rivière dans le même secteur où Julie Surprenant a été vue pour la dernière fois.

Quelques objets ont été trouvés, mais la SQ soutient que pour le moment, ils n'ont pas de lien avec la disparue.

Julie Surprenant est disparue le 16 novembre 1999 au soir après être descendue de l'autobus 25A en direction de Montréal, tout près de chez elle, à Terrebonne.