Pourquoi les pompiers d'un poste du centre-ville de Montréal ont-ils été dépêchés sur les lieux d'un incendie mortel à Côte-des-Neiges alors que ceux de deux postes géographiquement plus proches étaient disponibles?

Le coroner Cyrille Delâge a commencé hier son enquête sur l'incendie survenu en mars dernier au 2500, avenue Van Horne, qui a causé la mort de deux jeunes femmes et blessé une dizaine de personnes, dont deux enfants.

L'enquête a commencé avec le témoignage de pompiers et de locataires de l'immeuble.

Le soir de l'incendie, les trois camions du poste 27, dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges, ont été affectés à cette intervention. Cette demande a été annulée par le système informatique avant que les camions ne quittent le poste. Quelques minutes plus tard, les trois camions ont été réaffectés, puis le système a de nouveau annulé la requête, cette fois pour deux des trois camions. Les véhicules ont de nouveau été affectés à l'incendie quelques minutes plus tard. Pendant ce temps, les camions du poste 25, à environ 6,5 km de là, dans l'arrondissement de Ville-Marie, se sont mis en route. Les postes 27 et 75 se trouvent à environ 2 km du lieu de l'incendie.

Le lieutenant Sylvain Lévesque, qui compte 23 ans de service, et le lieutenant Jean-Marc Hétu, qui en compte 19, ont dit que jamais dans leur carrière ils n'avaient vu trois annulations de suite pour la même adresse.

Les pompiers du poste 27 savaient que le 2500, avenue Van Horne se trouvait sur leur territoire. Ils n'avaient toutefois pas le pouvoir d'avertir la centrale. En raison de la confusion qui régnait ce soir-là, le capitaine du poste n'a pu être averti à temps pour rectifier le tir.

On n'a pas été en mesure de déterminer si l'incendie, qui a commencé dans un casier au sous-sol, a été causé par un accident ou par un geste criminel.