Arrêter des voleurs grâce aux médias sociaux? La brasserie montréalaise Dieu du ciel! en rêve. Au lendemain d'un cambriolage, la brasserie a mis en ligne les photos captées par ses caméras de surveillance et a lancé un appel à ses «amis» Facebook.



Dimanche soir, les deux serveurs de Dieu du ciel! s'apprêtaient à fermer les portes du bar quand trois hommes cagoulés sont entrés et les ont menacés avec un revolver. Ils leur ont ordonné de les conduire au bureau du bar et sont repartis avec la caisse. Les employés ont appelé la police après le départ des voleurs.

Sur les photos que la brasserie a mises en ligne sur sa page Facebook, on distingue aisément les vêtements des voleurs de même que le revolver que pointe l'un d'eux.

«J'ai regardé nos vidéos, et j'ai vu qu'on pouvait reconnaître des visages. Comme les gens savaient qu'on avait été cambriolés, je me suis dit: pourquoi ne pas les diffuser sur Facebook?», dit l'un des propriétaires de la brasserie, Stéphane Ostiguy.

Les «fans» de Dieu du ciel! ont eu tôt fait de faire circuler les photos. Si Stéphane Ostiguy les a publiées «sur un coup de tête», il espère maintenant recueillir des renseignements susceptibles de mener les enquêteurs jusqu'aux voleurs, qui courent toujours. Selon lui, une internaute est convaincue de reconnaître l'un des hommes. L'information sera transmise à la police. «On ne s'attend à rien, mais on se dit que les gens vont peut-être y penser et avoir des pistes», explique M. Ostiguy.

Le SPVM circonspect

Le Service de police de la ville de Montréal accueille cette initiative avec circonspection. «On comprend tout à fait la démarche, mais on ne peut pas l'encourager», dit Ian Lafrenière, responsable des relations médias du SPVM.

Rien n'indique en effet que l'information recueillie par les propriétaires du bar soit admissible en cour. Et rien ne vaut la collaboration avec les enquêteurs, selon lui.

«Il faut toujours être prudent quand on veut se faire justice soi-même.»