Diane Grégoire aurait été assassinée. Deux ans et demi après sa mystérieuse disparition, la police de Longueuil dit détenir de nouveaux éléments qui confortent la thèse de l'homicide. Des recherches ont été entreprises lundi autour d'une porcherie à Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie, et pourraient se poursuivre encore plusieurs semaines.

Les policiers auraient bon espoir d'y trouver des ossements ou des morceaux de vêtement ayant appartenu à Diane Grégoire, disparue en janvier 2008.

Les fouilles sont menées à environ un demi-kilomètre d'un petit rang au milieu de nulle part. Les recherches semblent se concentrer derrière un incinérateur. Lors du passage de La Presse, lundi, les policiers avaient l'air de fouiller à l'aide de pelles et de brouettes. Des appareils d'éclairage ont été installés sur les lieux, signe que les recherches ont été amorcées la nuit dernière ou qu'elles se poursuivront longtemps.

Des spécialistes de l'identification judiciaire sont sur place, un périmètre de sécurité a été délimité et des policiers de la Sûreté du Québec ratissent le secteur à bord de véhicules tout-terrain.

Qu'est-ce qui a mené les policiers à cet endroit ? Un témoin important s'est-il mis à table ? Un suspect a-t-il été appréhendé ? Des preuves d'ADN ont-elles été trouvées ? La police de Longueuil, qui pilote l'enquête, entretient le suspense sur ces questions.

«Au cours de l'enquête, une information importante d'un témoin a fait progresser les recherches», s'est limité à dire le porte-parole de la police de Longueuil, Gaétan Durocher, lors d'un bref point de presse en fin de journée. Selon ses explications, les recherches pourraient durer plusieurs semaines puisque les policiers doivent tamiser la terre à la main. Pour l'instant, les enquêteurs ne pensent pas que les propriétaires ou les employés de la ferme où sont menées les fouilles soient impliqués.

Étrange disparition

Mme Grégoire, 51 ans, a disparu le 31 janvier 2008. Son mari, Paul Laplante, a raconté qu'elle avait décidé de rester dans leur voiture garée dans le stationnement des Promenades Saint-Bruno, pour finir un sudoku. Son mari était pour sa part allé déjeuner dans un restaurant du centre commercial. Quand il est retourné à la voiture, sa femme n'était plus là.

Quelques mois plus tard, les enquêteurs de la police de Longueuil, assistés de l'escouade canine de la Sûreté du Québec, avaient mené des fouilles dans le bungalow du couple, à Saint-Hyacinthe. M. Laplante n'y habitait plus depuis un mois. La police n'avait rien trouvé de tangible.

«Nous avons toutefois saisi des éléments à l'extérieur et à l'intérieur de la résidence. Ceux-ci seront envoyés au laboratoire pour analyse», avait déclaré Pierre Quintal, porte-parole de la police de Longueuil.

Paul Laplante soutenait à l'époque que ces recherches étaient vaines, convaincu que sa femme était toujours vivante.

Diane Grégoire était éprouvée par le suicide de son fils, survenu un an presque jour pour jour avant sa disparition.

Le comité de recherche de Diane Grégoire, mis sur pied par des citoyens, s'est réjoui de la reprise des recherches. «C'est sûr que nous sommes satisfaits que ça bouge, a dit Chantal Morin, présidente du comité. Après tout ce temps, on ne s'attendait pas à ça. On espère maintenant qu'elles aboutissent.»