Dany Villanueva ne ménage pas d'efforts dans ses tentatives pour éviter l'expulsion du Canada. Son avocat a déposé jeudi un volumineux mémoire de 520 pages à la Cour fédérale pour contester la mesure de renvoi vers le Honduras dont il fait l'objet.

Peu importe l'issue de la cause, ce nouveau recours risque de prolonger longuement les procédures.

Le jeune homme, dont le frère cadet Fredy est mort au cours d'une opération policière à Montréal-Nord en 2008, devait être expulsé vers son Honduras natal, car il n'est pas citoyen canadien et qu'il a fait de la prison pour vol qualifié.

L'ex-membre de gang de rue a imploré la clémence en faisant valoir que sa vie pourrait être en danger au Honduras et qu'il souhaite rester au Canada pour s'occuper de sa jeune soeur handicapée.

Une commissaire de la section d'appel du tribunal de l'immigration a toutefois déterminé récemment qu'il n'existe pas de motif d'ordre humanitaire justifiant l'octroi d'une permission spéciale pour qu'il reste au Canada.

C'est cette décision que son avocat Stéphane Handfield conteste dans son mémoire-fleuve. Selon lui, le tribunal n'a pas tenu compte d'une abondante jurisprudence selon laquelle des gens beaucoup plus criminalisés ont obtenu des sursis dans le passé pour rester au Canada.

L'avocat déplore aussi que la commissaire ait reconnu comme témoin expert un enquêteur de la police de Montréal, alors que le conflit entre la famille Villanueva et la police pourrait affecter son impartialité.

Il affirme en outre que le tribunal a erré en refusant d'assigner comme témoin un cadre de l'Agence des services frontaliers, en niant à Dany Villanueva le droit de ne pas témoigner contre lui-même et en analysant de façon «microscopique» son témoignage à la recherche de contradictions.