Le cas de Francis Doyle Fowler illustre bien la différence de philosophie entre le système de justice pour adolescents au Canada et celui des États-Unis.

«Il n'y a aucune commune mesure entre les deux systèmes», souligne Michèle Goyette, directrice des services aux jeunes contrevenants du centre jeunesse de Montréal.

La réadaptation et la réinsertion sociale sont au coeur de la Loi canadienne sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA).

«La sécurité publique est mieux assurée à long terme par la réinsertion sociale des jeunes contrevenants plutôt que de surpeupler les prisons, explique cette experte de la LSJPA. Cette croyance est forte au Canada et encore plus forte au Québec.»

«Aux États-Unis, c'est la répression qui prime. Le taux d'incarcération y est le plus élevé au monde, et ce n'est pas le pays le plus sûr pour autant», poursuit Mme Goyette. Elle ne veut pas commenter le cas précis du jeune Francis Doyle puisqu'il se trouve actuellement devant les tribunaux.

Un adolescent accusé de meurtre non prémédité au Québec risque une peine maximale de sept ans, soit quatre ans de placement sous garde en centre jeunesse suivis de trois ans de surveillance dans la communauté.

Aux États-Unis, un adolescent condamné pour le même crime risque une lourde peine, qui peut aller jusqu'à la perpétuité, à purger dans une prison pour adultes.

«S'il y a des êtres humains qui ont la possibilité de reprendre le droit chemin et de se réinsérer dans la société, ce sont bien les jeunes», conclut la spécialiste de la LSJPA au centre jeunesse de Montréal.

La Cour suprême du Canada a d'ailleurs reconnu récemment le principe de la culpabilité moins élevée des adolescents comme un principe de justice fondamentale.