Le chef de l'Assemblée des premières nations a estimé, mardi, que la mort par balle d'un garçon de cinq ans sur une réserve de l'Alberta montrait à quel point les communautés autochtones du Canada doivent se battre pour faire changer les choses.

Shawn Atleo a exprimé ses condoléances à la famille de l'enfant, qui dormait dans son lit lundi matin lorsqu'il a été atteint par une balle perdue à Samson Cree First Nation, réserve située à une centaine de kilomètres au sud d'Edmonton. L'enfant était le petit-fils du chef du conseil de bande, Marvin Yellowbird.

S'exprimant mardi à l'ouverture de la 32e rencontre annuelle de l'Assemblée des premières nations, à Moncton, au Nouveau-Brunswick, M. Atleo a souligné que cette tragédie était particulièrement pénible pour une communauté qui a fait des progrès récemment dans sa lutte contre les violences liées aux gangs criminels.

«Nous avons pris contact avec la famille et les dirigeants de la communauté. Ils sont vraiment affligés par ce qu'ils estiment comme le recul le plus horrible qui soit», a lancé M. Atleo devant des centaines de délégués réunis dans un aréna.

«Ce genre de tragédie nous rappelle la pertinence du travail que nous effectuerons ensemble au cours des trois prochains jours. Nous devons faire preuve du leadership et du courage nécessaires pour dire: «ça suffit!»', a-t-il poursuivi.

M. Yellowbird, qui n'était pas présent à l'assemblée annuelle de l'APN, a pressé les témoins de se manifester pour fournir de l'information sur la fusillade, qui a également blessé une femme. Le tir qui a tué l'enfant provenait de l'extérieur de la maison, et la police a indiqué qu'elle enquêterait sur une possible implication des gangs.

Des livres de condoléances ont été mis à la disposition des délégués prenant part à la réunion, qui se tiendra jusqu'à jeudi.

M. Atleo a appelé les Premières Nations à travailler de concert pour hausser le niveau de vie dans les réserves afin d'y éradiquer les démonstrations de violence - des symptômes de pauvreté et de désespoir, a-t-il soutenu.

«Entamons notre travail afin d'honorer le jeune garçon de Samson Cree et tous les enfants», a lancé M. Atleo.

Le chef de l'APN a néanmoins reconnu que ce ne serait pas là une mince tâche. Il a mentionné la difficulté de planifier l'avenir et de relancer l'économie des réserves, alors qu'elles sont coincées par des restrictions et des politiques dépassées.

L'Assemblée des premières nations souhaite aller au-delà de la Loi sur les Indiens, qui avait été imposée par le gouvernement fédéral et qui est jugée archaïque. Les membres plaident plutôt en faveur de la création, au cours des prochaines années, d'une relation plus autonome face au gouvernement fédéral.

M. Atleo a également fait référence au dernier rapport remis au Parlement par le Bureau du vérificateur général sur la qualité de vie dans les réserves, une situation qui se détériore.