Le SPVM a récemment arrêté quatre personnes soupçonnées de s'être attaquées à des policiers lors d'une manifestation anticapitaliste à Montréal, le 1er mai dernier, a appris La Presse. Les quatre suspects seront accusés d'agression armée, de port d'arme dans un dessein dangereux, de voie de fait sur des agents de la paix et d'entrave au travail des policiers.

La manifestation, organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC), visait à dénoncer «le système capitaliste oppresseur et générateur de pauvreté». La police avait alors déclaré que la manifestation avait dégénéré; une vitrine avait été saccagée et six personnes avaient été arrêtées. Au moins sept policiers avaient été blessés, mais la nature de leurs blessures n'avait pas été divulguée.

Selon nos sources, trois ou quatre policiers, agressés à coups de bâton, auraient eu une commotion cérébrale. Hier, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé que des arrestations avaient eu lieu la semaine dernière, mais il s'est abstenu de commenter l'affaire avant la comparution des prévenus, qui ont été libérés sous promesse de comparaître le 13 juillet prochain.

Dans un communiqué publié mardi sur le site internet du Centre des médias alternatifs du Québec, le Parti communiste révolutionnaire (PCR) affirme que les prévenus, au nombre desquels se trouverait un de ses militants, ont été arrêtés sur «la base d'éléments de preuve dérisoires».

«Le contenu des interrogatoires et la présence d'un enquêteur de l'équipe intégrée sur la sécurité nationale laissent croire que d'autres motifs se cachent derrière cette opération», dit le communiqué.

Le PCR affirme que les policiers ont tenté d'établir un lien entre le militant arrêté et l'attentat mené l'été dernier contre le centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Trois-Rivières. L'explosion, qui n'avait pas fait de blessé, avait été revendiquée par le groupe Résistance internationaliste. L'Équipe intégrée sur la sécurité nationale, formée de membres de la GRC, de la Sûreté du Québec, du SPVM et du Service canadien du renseignement de sécurité, enquête toujours sur l'affaire.

«Curieuse coïncidence, le lendemain des arrestations de Montréal, l'équipe intégrée sur la sécurité nationale installait pour trois jours un poste de commandement à Trois-Rivières, face au centre de recrutement... Nous savons que les policiers ont alors présenté des photos des quatre personnes arrêtées le 29 juin à la population de Trois-Rivières en espérant trouver quelqu'un qui les impliquerait d'une manière ou d'une autre», dit encore le PCR dans son communiqué.