Roméo Cormier a été reconnu coupable, mercredi matin, d'avoir enlevé une femme du Nouveau-Brunswick l'an dernier et de l'avoir séquestrée pendant près d'un mois chez lui, où il l'a agressée sexuellement.



L'homme avait plaidé non coupable aux accusations d'enlèvement, de séquestration, d'agression sexuelle, d'agression armée, de vol et de menaces de mort.

Au début de sa deuxième journée de délibérations, le jury a rendu un verdict de culpabilité sur les six chefs d'accusation.

La femme de 55 ans - dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication - était présente dans la salle d'audience lorsque le verdict a été rendu, le bras de son mari autour de ses épaules.

Cormier, lui, souriait alors qu'il était escorté hors de la salle d'audience pleine à craquer. Il devrait connaître sa sentence le 18 août.

Roméo Cormier, âgé de 63 ans, avait été arrêté le 24 mars 2010 après qu'une femme - qui faisait l'objet d'une enquête policière de personne disparue - ait déclaré qu'elle avait été enlevée sous la menace d'un couteau à l'extérieur d'un centre commercial de Moncton où elle travaillait. Elle affirmait avoir été confinée contre son gré dans l'appartement de Cormier pendant 26 jours.

Lors de son témoignage, Cormier a affirmé que la femme voulait être avec lui et qu'elle avait retenu ses services pour tuer son mari. La Couronne avait alors ramené la femme à la barre pour qu'elle nie le témoignage de Cormier.

Elle a sangloté à quelques reprises lors de son témoignage, rappelant qu'elle croyait alors ne pas survivre à cette épreuve. Mais elle a souligné que les reportages dans les médias au sujet des recherches effectuées par sa famille - qui ont aussi rapporté l'annonce de la grossesse de sa fille - lui ont remonté le moral au point où elle avait décidé qu'elle ferait tout en son pouvoir afin de rester en vie.

Elle a témoigné que Cormier l'a laissée seule trois fois mais qu'il l'avait toujours bâillonnée. Elle a finalement pu s'échapper le 24 mars 2010 lorsque Cormier était parti à une banque alimentaire.

Un voisin et le chauffeur d'un camion de livraison de courrier ont témoigné que la femme avait l'air apeurée lorsqu'ils l'ont vue en train de courir dans la rue, vêtue uniquement d'un t-shirt, de sous-vêtements et de chaussettes.

Cormier a donné une version fort différente des événements dans son témoignage. Il a raconté la semaine dernière qu'il avait rencontré la femme pour la première fois en 1993 à Terre-Neuve lorsqu'il travaillait comme messager. Il a ensuite déclaré qu'ils s'étaient revus par hasard à quelques reprises à Moncton entre 2006 et janvier 2010, décrivant la femme comme une «connaissance».

Selon sa version des faits, elle aurait retenu ses services pour tuer son mari le 26 février 2010. Il a déclaré qu'ils s'étaient rendus chez elle ce soir-là et qu'ils regardaient par la fenêtre de la chambre à coucher lorsque la femme s'est coupée à la main, et qu'une voiture était arrivée dans l'entrée de garage.

Cormier a dit qu'ils ont alors annulé les plans et plutôt décidé de retourner à son appartement, où ils se sont livrés à des jeux sexuels consensuels.