Le syndicat des pompiers de Montréal remet en cause la gestion des secours lors d'une noyade survenue le 18 juin dans le canal de Lachine. La caserne la plus près des lieux de drame a été appelée à intervenir une heure après l'appel initial, a appris La Presse.

À 9h25 du matin, le 18 juin, des passants ont appelé le 911 après avoir entendu un jeune homme crier à l'aide dans le canal de Lachine, dans l'arrondissement Sud-Ouest. Dominic Diotte, 19 ans, est mort noyé. Des plongeurs de la police ont repêché son corps au cours de l'après-midi.

L'événement est survenu à 400 mètres de la caserne 15, à Pointe-Saint-Charles, qui possède justement un bateau pour effectuer des sauvetages nautiques. Or, les pompiers de la caserne 15 ont été répartis à 10h26, soit une heure après l'appel initial.

Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a d'abord dépêché des camions d'une autre caserne du Sud-Ouest, qui sont arrivés en quelques minutes. Cependant, il a fallu attendre 12 minutes avant l'arrivée de la première embarcation nautique, venue d'une caserne de LaSalle, à 10 km des lieux du drame.

La direction du SIM estime que l'intervention a été «bien faite». «Les premières unités sont arrivées à 9h31, soit très rapidement», a dit Michel Legault, chef de division pour le centre de la communication et de la planification opérationnelle. Il estime que 12 minutes est un temps «correct» pour les unités nautiques.

Selon Michel Legault, le SIM n'a pas assigné la caserne la plus proche au début de l'intervention parce qu'elle croyait que l'équipe de l'unité nautique n'était pas disponible. Les pompiers assignés au bateau travaillent aussi sur le camion-pompe, qui était au garage ce matin-là.

L'équipe de répartition a appris par après que l'équipe était disponible. Elle lui a demandé de venir en renfort à 10h26.

Le syndicat s'inquiète

Le président de l'Association des pompiers de Montréal, Perry Bisson, rappelle que d'autres «erreurs de répartition» ont fait la manchette au cours des derniers mois.

Le Bureau du coroner ouvrira une enquête pour éclaircir les circonstances d'un incendie qui a fait deux morts, le 3 mars, à Côte-des-Neiges. Les camions dépêchés sur les lieux ne sont pas venus des casernes les plus proches.

Le 8 avril, les pompiers montréalais n'ont pas été appelés comme premiers répondants lorsqu'une femme s'est jetée à l'eau avec ses deux enfants, près de l'Île-de-la-Visitation. Ils étaient pourtant plus près des lieux du drame que les pompiers de Laval, qui sont intervenus.

Perry Bisson juge que la situation est «inquiétante» pour la population et pour les pompiers. «Claude Trudel (le responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal) doit s'assurer que des correctifs soient mis en place pour ne plus que ça arrive», a-t-il conclu.