La consommation régulière de cocaïne peut non seulement causer un effet de paranoïa, mais elle peut aussi altérer la mémoire et amplifier les problèmes affectifs.

C'est ce qu'a expliqué le pharmacologue Louis Léonard, mercredi, au procès de Claude Larouche, accusé du meurtre prémédité de Natasha Cournoyer. Enlevée dans le stationnement de la Place Laval le 1er octobre 2009, la fonctionnaire de 37 ans a été agressée sexuellement et étranglée.

Pour la deuxième journée, Louis Léonard a témoigné pour la défense, qui tente vraisemblablement de démontrer que Claude Larouche était tellement intoxiqué le jour du drame qu'il n'a pu former l'intention de tuer Natasha Cournoyer.

M. Léonard a cité des études sur les effets que peut avoir la consommation régulière de cocaïne. Larouche soutient avoir acheté 18 quarts de gramme de cocaïne et 10 roches de crack le jour du drame. Il en aurait consommé dans le stationnement de la Place Laval et au motel Lido, où il s'était rendu en soirée.

Selon Louis Léonard, dans les deux tiers des cas, les gens qui consomment de la cocaïne régulièrement depuis au moins deux ou trois ans peuvent avoir des hallucinations et des troubles paranoïaques. Dans son témoignage, Claude Larouche a soutenu avoir été surpris par Natasha Cournoyer dans le stationnement de la Place Laval et qu'il s'était bagarré avec elle.

Interrogé par la défense, le pharmacologue a dit que la cocaïne peut perturber la mémoire et l'analyse des événements. Rappelons que Claude Larouche a rendu un témoignage ponctué de trous de mémoire au cours des derniers jours.

Louis Léonard a également abordé les conclusions d'une étude portant sur 89 personnes coupables d'avoir commis un homicide alors qu'elles étaient sous l'effet de la cocaïne. Dans 40% des cas, a-t-il dit, leur consommation aurait directement contribué au crime. Enfin, le pharmacologue a souligné que la consommation de cocaïne peut amplifier les problèmes affectifs et les limites intellectuelles.

Contre-interrogé par la Couronne, Louis Léonard a reconnu que cette thèse repose uniquement sur le témoignage de Claude Larouche. À ce jour, la défense n'a pas avancé d'autres preuves pour démontrer que l'accusé avait bel et bien consommé le soir du drame.

Le contre-interrogatoire de Louis Léonard reprend jeudi matin.