Le témoignage de l'ex-conjointe et de la mère de Mario Hamel, cet itinérant abattu lors d'une intervention policière du SPVM au centre-ville mercredi, donne quelques indices quant à l'état psychologique dans lequel il se trouvait au moment du drame.

En entrevue avec le chroniqueur judiciaire Claude Poirier hier matin sur les ondes de LCN, les deux femmes ont brossé un portrait du défunt. Selon leurs explications, l'homme de 40 ans souffrait de bipolarité et de psychoses. Il était également père de quatre enfants âgés de 8 à 16 ans.

«C'était quelqu'un avec un énorme coeur, une très bonne personne lorsqu'il n'était pas malade», a confié la femme qui affirme avoir partagé la vie de M. Hamel durant 17 ans. «Il a été quelqu'un de très actif, de très travaillant durant plusieurs années. Il adorait ses enfants. Par contre, ç'a dérapé il y a quelques années, lorsqu'il a fait un burn-out et une dépression et qu'il ne s'est pas soigné.»

«Quand il n'était pas en crise, ce n'était pas un homme violent», a-t-elle ajouté. «Quand il tombait en psychose, il n'était plus lui-même, il n'avait plus vraiment conscience de ses actes... Il pouvait devenir très violent, très désorganisé, il pouvait devenir dangereux pour lui même et pour les autres.»

Son ex-conjointe affirme qu'à l'époque, elle a tenté d'obtenir une ordonnance du tribunal pour qu'il soit soigné. «Le système l'a toujours garroché sans qu'il n'ait vraiment de soins. C'est ça qui est venu à bout de notre famille et de notre couple», a-t-elle expliqué.

«Il avait un déni de sa maladie et il refusait tous les traitements, a-t-elle ajouté. Donc, même si on essayait de le faire soigner, le système le remettait dehors.»

Elle raconte également qu'après trois semaines d'évaluation, l'hôpital Douglas l'a déjà renvoyé à la maison en taxi, car il refusait d'obtenir les soins et la médication. «Ils me l'avaient renvoyé à la maison, carrément, alors que je devais rencontrer le psychiatre le lendemain. Ils ont même cancellé le rendez-vous parce que Mario était sorti.»

La mère de M. Hamel a pour sa part critiqué l'intervention des policiers. Elle leur a reproché d'avoir une formation insuffisante. «Je n'ai plus d'enfant», a-t-elle affirmé avant de fondre en sanglots. «Je trouve ça très triste pour la famille Limoges aussi.»