Au cours de la même journée, Jean-Yves Migneault a menacé de tuer deux femmes avec une fausse arme à feu si elles n'obéissaient pas à ses désirs, selon la preuve de la poursuite.

Il s'en est d'abord pris à son ex-conjointe, puis à une parfaite inconnue, que l'homme de 56 ans est soupçonné d'avoir enlevée au hasard dans le stationnement d'un IGA de Montréal puis agressée sexuellement dans un bois des Laurentides.

Jean-Yves Migneault a agi «tel un prédateur qui se cherche une proie», a résumé la procureure de la Couronne, Me Rachelle Pitre, à l'ouverture du procès de Migneault devant la juge de la Cour du Québec Lori Weitzman, hier, au palais de justice de Montréal.

L'accusé a passé une vingtaine d'années derrière les barreaux pour des crimes violents, notamment des agressions sexuelles armées contre trois femmes dans les années 90. Aujourd'hui, il fait face à une douzaine de chefs d'accusation d'enlèvement, de séquestration, d'utilisation d'une fausse arme à feu et d'agression sexuelle.

Rupture difficile

Le 11 avril 2010, après avoir une relation houleuse de quelques mois, sa conjointe de l'époque a décidé d'officialiser leur rupture. Un mois plus tôt, Migneault, «jaloux», s'était mis à la harceler, selon le témoignage de la victime, qu'on ne peut nommer. Il garait son camion devant chez elle et y passait la nuit. Il lui a aussi fait croire qu'il souffrait d'un cancer du foie et qu'il n'en avait plus pour longtemps.

Un jour, Migneault s'est présenté devant chez elle, dans le quartier Rosemont, avec une fausse arme à feu dissimulée sous son manteau. «Tu montes (au troisième étage, où elle vivait) ou je te tire», lui aurait-il dit. La victime a décidé de lui résister. «Tue-moi», lui a-t-elle répondu. Au même moment, une voiture a passé près d'eux, ce qui a déstabilisé l'accusé. Migneault s'est enfui, et la victime a appelé des secours.

Plus tard ce jour-là, vers 20h30, Migneault s'est mis à errer dans le stationnement d'un IGA du quartier Villeray, à environ 2 km du domicile de sa première victime. Il s'est caché derrière une colonne de brique à l'entrée du commerce, sa fausse arme à la main. Alors qu'une femme rapportait son chariot à l'entrée après avoir déposé ses achats dans le coffre de sa voiture, il a braqué son arme sur elle et l'a forcée à monter dans la voiture. Il a pris le volant et, après s'être arrêté dans un dépanneur pour que sa victime lui achète des cigarettes, il s'est rendu dans un bois des Laurentides où il a agressé sexuellement la femme de 46 ans, toujours selon le résumé de la preuve de la poursuite. Il l'a ensuite ramenée à Montréal. Migneault a été arrêté plus tard ce soir-là dans un sauna. Le procès se poursuit aujourd'hui au palais de justice de Montréal.