La petite Mya est née le 11 mars dernier. Sur des photos publiées sur le site Facebook, on la voit dormir paisiblement dans son lit, vêtue d'un gilet rayé, les joues roses et les poings serrés contre sa poitrine.



À peine 10 semaines plus tard, ses jours ont pris fin de façon tragique. Mya est morte d'une hémorragie cérébrale à l'hôpital Sainte-Justine, mercredi. Elle aurait été secouée à mort par son père, Joseph Dumont.

Le jeune homme de 24 ans a été accusé d'homicide involontaire et d'entrave au travail des policiers, jeudi, au palais de justice de Saint-Jérôme. Vêtu d'un t-shirt noir, il s'est présenté dans le box des accusés une casquette «vissée» sur la tête. Lorsque le constable spécial la lui a enlevée, ses cheveux châtains sont retombés sur son visage aux traits enfantins.

Vers 16h, mardi, les services d'urgence ont été appelés à intervenir dans un immeuble de la rue Vanier, près de l'école polyvalente Saint-Jérôme. Dans l'appartement 10, ils ont trouvé la petite Mya en arrêt cardiorespiratoire.

Les proches de la mère sont venus la voir à l'hôpital Sainte-Justine, mercredi. Le médecin leur a fait comprendre qu'il n'y avait plus rien à faire. «Elle avait une hémorragie cérébrale, a dit la soeur de la mère, Céline Tremblay. Le spécialiste a constaté qu'elle avait été secouée.» Avant de s'éteindre, Mya a fait don de son coeur.

«Je lui ai dit au revoir avant de lui dire bonjour», s'est désolée Mme Tremblay, qui voyait sa nièce pour la première fois.

Outre quelques ecchymoses, des radiographies prises à l'hôpital Sainte-Justine ont révélé que la petite victime souffrait d'une fracture au coude. La blessure pourrait dater de quelque temps. «Le mois dernier, ses parents l'ont emmenée à l'Hôtel-Dieu (à Saint-Jérôme) pour une douleur au bras, a raconté Céline Tremblay. On leur avait dit qu'il n'y avait pas de fracture et qu'il fallait faire des exercices de physiothérapie.»



Locataires discrets

Depuis, Mya pleurait de douleur jour et nuit. Céline Tremblay ignore si sa nièce a subi un mauvais diagnostic à l'hôpital ou si son père l'aurait blessée de nouveau depuis. «Elle devait souffrir le martyre», a dit sa tante, qui ignorait que Joseph Dumont pouvait être violent. Le jeune couple avait dit à ses proches que l'histoire du bras était un «accident».

Dumont et sa conjointe, âgée de 20 ans, étaient des locataires discrets. Ils avaient une autre fillette de 2 ans. Leur voisine immédiate a entendu des cris une seule fois, il y a un mois. Tard le soir, le bébé pleurait. «Le père a crié: Tu vas-tu y fermer la gueule!», a raconté cette voisine, qui a requis l'anonymat. 

Mardi soir, les voisins ont également entendu du bruit en provenance de l'appartement de l'accusé. «Des policiers étaient avec lui dans l'appartement, a dit son voisin immédiat. Il était en crise. Il criait fort en anglais.» Les enquêteurs l'ont arrêté le lendemain.

Joseph Dumont sera de retour devant le tribunal aujourd'hui pour son enquête sur mise en liberté.

Photo Facebook

La petite Mya n'avait que deux mois.