Le procès de Stéphanie Meunier, cette femme de 32 ans accusée du meurtre prémédité d'un enfant de 4 ans, sera «difficile à certains égards», notamment parce qu'«on allègue qu'il a été victime de maltraitance».

C'est l'avertissement qu'a servi la juge Johanne St-Gelais aux quelque 280 candidats jurés convoqués hier pour la sélection du jury au palais de justice de Montréal.

Les jurés retenus pour juger Stéphanie Meunier doivent être «en santé mentalement et physiquement», «neutres», «indépendants» et «impartiaux», a insisté la juge de la Cour supérieure.

Au terme de la journée d'hier, cinq femmes et sept hommes ont été choisis. Ce matin, la juge leur donnera ses directives, puis le procureur de la Couronne, Me Louis Bouthillier, fera un résumé de la preuve qu'il entend présenter. Le procès doit durer cinq ou six semaines.

Déjà, hier, la juge St-Gelais a donné quelques détails sur l'affaire. La victime est un enfant de 4 ans, Jérémy Bastien-Perron. Les faits reprochés à l'accusée se sont déroulés le ou vers le 6 décembre 2008 au 12 035, boulevard Armand-Bombardier, dans le quartier Rivière-des-Prairies, a-t-elle expliqué.

Assise dans le box des accusés, Mme Meunier a sangloté en silence lorsque l'acte d'accusation a été lu au jury. La femme de 32 ans a plaidé non coupable d'une voix faible à l'accusation de meurtre prémédité portée contre elle. Cette accusation est la plus grave du Code criminel.

Pas moins de 168 des 284 candidats convoqués ont été exemptés. La question du manque d'impartialité est revenue souvent. Certains ont invoqué un travail trop prenant, un voyage, un cancer et même la «peur extrême des cadavres».

«Je travaille avec le Dr Julien pour aider les enfants victimes de maltraitance», a dit une enseignante, qui a obtenu une exemption. «Je ne serai pas impartial. Le Dr Turcotte, je ne suis pas capable», a lancé un autre en référence au procès médiatisé du Dr Guy Turcotte, accusé du meurtre prémédité de ses deux jeunes enfants.

L'accusée est défendue par Mes Joëlle Roy et Mathieu Poissant.