Guy Turcotte admet qu'il a tué ses enfants, le 21 février 2009. La défense a fait cette admission ce matin, à l'ouverture du procès de M. Turcotte, accusé des meurtres prémédités de ses enfants, Olivier, cinq ans, et Anne-Sophie, trois ans.

L'enjeu du procès, qui se tient à Saint-Jérôme, consistera donc à déterminer si M. Turcotte, avait l'état d'esprit requis au sens de la loi pour commettre des meurtres prémédités. La Couronne veut prouver que oui, tandis que la défense, de toute évidence, est convaincue du contraire.

Ce matin, la procureure de la Couronne, Claudia Carbonneau, a résumé les faits de cette affaire. Elle a prévenu le jury qu'il sera confronté à une scène de crime «qui dépasse l'entendement».

Marguerite Fournier, mère de l'accusé, a parlé à son fils vers 20h45 la veille du drame. Celui-ci lui a parlé des réels motifs de la séparation d'avec sa conjointe, Isabelle Gaston. Le lendemain, madame Fournier et son époux se sont rendus à la résidence que leur fils louait depuis un mois à Piedmont. Comme il n'y avait pas de réponse, elle a appelé le 911. Les policiers, arrivés sur les lieux, ont découvert les corps à l'étage de la maison. Ils étaient couchés dans des lits, ils avaient été poignardés, ils étaient froids et rigides.

M. Turcotte a pour sa part été découvert sous le lit de sa chambre. Il était conscient, mais avait bu du lave-glace.

La Couronne entend démontrer l'état d'esprit de l'accusé dans les semaines précédant le drame.

Comme premier témoin, elle a appelé le policier de la SQ Daniel Fortin, un technicien en scène de crime, qui décrit la maison où les crimes se sont produits.

Les enfants ont été tués à l'arme blanche. M. Turcotte et son épouse, Isabelle Gaston, médecin elle aussi, vivaient séparés depuis peu au moment des tragiques événements.

Le procès devrait durer de six à huit semaines. Une trentaine de témoins seront appelés à la barre, dont Mme Gaston, et son nouveau conjoint, Martin Huot, Marguerite Fournier, mère de l'accusé, ainsi que d'autres parents et amis de la famille. Des collègues de l'hôpital Hôtel-Dieu, à Saint-Jérôme, où travaillait le couple, sont aussi sur la liste. On entendra aussi les policiers, ambulanciers, et experts qui ont oeuvré sur la scène de crime.

L'accusé est représenté par les frères criminalistes Pierre et Guy Poupart, tandis que ce sont Me Claudia Carbonneau et Me Marie-Nathalie Tremblay qui plaident pour la Couronne.